TEXTES: Is 52, 13 – 53, 12 / Ps 30 / Heb 4, 14-16; 5, 7-9 / Jn 18, 1 – 19, 42
PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME: Le jour du Pardon
Bien-aimé(e)s, dans le récit de la passion du Seigneur nous apprenons avec stupéfaction que le Christ a volontairement accepté de porter la croix, qui était un symbole de condamnation pour les hors la loi. Mais cette croix, ce fardeau était le nôtre car Isaïe nous rappelle que « c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé » (Is 53, 4). Pourquoi donc a-t-il accepté de porter un fardeau qui n’est pas le sien ? Pourquoi donc un innocent accepterait il de souffrir pour un coupable ?
C’est nous qui avons rompu l’alliance avec Dieu. C’est nous qui nous nous sommes éloignés de lui. C’est nous qui avons choisi d’obéir à la voix du malin. C’est nous qui nous nous sommes laissés entrainer par notre orgueil d’égaler Dieu. C’est encore nous qui nous obstinons dans le mal en rejetant les messagers de Dieu, etc. Mais c’est Dieu qui prend l’initiative de venir à nous en nous donnant son Fils. L’incarnation de Jésus marque déjà le début de sa souffrance pour l’humanité. En s’humiliant pour prendre notre condition humaine, déjà, il a voulu nous donner un exemple d’humilité dans la recherche d’une réconciliation vraie, profonde et éternelle. En portant la croix, il nous montre que notre devoir et notre mission c’est d’œuvrer sans cesse pour une réconciliation entre les cœurs. Même s’il nous faut pour cela porter innocemment les coups bas des autres. En définitive, le Christ nous invite au pardon mutuel afin de repartir sur de nouvelles bases. Il nous montre ainsi qu’il n’y a pas de véritable amour sans la souffrance et le pardon.
Souffrir et faire le pas du pardon voilà l’attitude du Chrétien qui est épris d’amour pour son prochain.
Bien-aimé(e)s, parvenons nous à faire ce pas de pardon ? Il est bien triste de voir que beaucoup parmi nous ont créé des prisons dans leurs cœurs pour les frères et sœurs. Ils y enferment beaucoup de personnes qui leur font du mal et jettent la clé au fond de la mer. Hélas, puisque la prison n’est pas aérée et qu’il n’y a pas de ventilation, ils commencent par étouffés eux-mêmes et finissent par mourir mais leurs prisonniers survivent. Quel gâchis !!
Bien-aimé(e), pourquoi ne veux-tu pas pardonner à ton mari ou ta femme qui t’a été infidèle ? Pourquoi laisses tu grandir cette haine envers tes enfants qui ne t’obéissent pas jusqu’au point où tu prononces des paroles de malédiction contre eux ? Pourquoi t’obstines-tu à rendre le mal que ton père ou mère t’a fait depuis l’enfance ? Pourquoi refuses-tu catégoriquement de pardonner à ton propre frère qui t’a violé et battu ? Pourquoi t’entêtes-tu à faire tomber tes collègues de travail, tes amis, etc. qui t’ont abandonné ? Pourquoi tiens-tu tant à te rendre toi-même justice au lieu de faire le pas de la réconciliation ?
Bien-aimé(e), tu crées ainsi une prison dans ta vie qui finira par t’emporter. Si tu persistes dans ce chemin tu n’auras certainement pas la paix du cœur. Jésus a dit sur la croix : « Père pardonne leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34). Cette parole doit devenir le tien dès aujourd’hui afin que tu vives pleinement heureux (se) en tant que disciple du Christ.
Marque une pause maintenant, c’est le jour du pardon, et libère tous ceux que tu tiens captifs dans ton cœur et tu seras véritablement un(e) digne disciple du Christ.
Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur t’invitant au pardon n’endurcis pas ton cœur. Amen