TRENTIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE -ANNEE A

TEXTES: Ex 22, 20-26 / Ps 17(18), 2-4. 20. 47. 51ab / 1 Th 1, 5c-10 /          Mt 22, 34-40

PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THEME : Les privilégiés de Dieu

 

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous sommes au trentième dimanche du temps ordinaire de l’année A. Et les textes liturgiques que notre sainte mère, l’Eglise, nous propose nous interpellent sur notre pratique de la charité.

Dans la première lecture Dieu révèle déjà les catégories de personnes qui sont précieuses à ses yeux puisqu’ils sont sans défense. Il s’agit de l’immigré(e), de la veuve et de l’orphelin(e). Pourquoi spécifiquement ces personnes ? Qu’ont-ils de si unique qui attire le regard bienveillant de Dieu ? Au fait l’appel que Dieu adressé à son peuple pour un traitement attentionné envers l’immigré(e), la veuve et l’orphelin(e), a pour toile de fond l’éthique de la réciprocité. Et cette éthique dit ceci : « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le de même pour eux » (Mt 7, 12).

Dieu prend en exemple son peuple qui fut immigré en Egypte pendant des années à la recherche du bien-être. L’immigré(e) est sans défense, il/elle n’a aucun pouvoir, il/elle ne recherche que son bien-être dans le pays d’accueil. Et pour cela, il/elle peut, à tort, être exploité(e) puisque ne pouvant ou ne voulant pas retourner dans la situation calamiteuse qu’il/elle vivait. Le traitement inhumain déplaît au Seigneur qui souhaite que son peuple fasse la différence. Eux, qui ayant été accueillis en Egypte et qui furent après réduits en esclavage, doivent traiter différemment ceux qui viennent rechercher le bien-être chez eux.

Le Seigneur se penche aussi sur la veuve et l’orphelin(e). La culture juive, comme la plus part de nos cultures, est patriarcale. Du coup la femme n’a pas d’influence majeure. Et, à vrai dire, elle n’a de la valeur qu’à travers son époux. Si ce dernier vient à mourir elle peut être dépouillée de tout. Ainsi livrée à elle-même, avec les enfants, elle peinera à joindre les deux bouts. Dieu ne veut pas voir de telles injustices au sein son peuple.

Il est, en effet, bien triste de savoir que, nous qui prétendons être des chrétien(ne)s, nous sommes souvent à la base des malheurs de tant de nos frères et sœurs. Nous sommes les mêmes qui les empêchons de se réaliser et de vivre dans la paix et la quiétude. Nous sommes les mêmes qui escroquons nos frères et sœurs. Regardons, un peu, autour de nous et voyons comment est-ce que nous traitons ceux-là qui viennent s’établir chez nous à la recherche du bien-être. Voyons comment est-ce que nous traitons ceux-là qui travaillent dans nos maisons, services, entreprises, etc. et qui ne sont pas de notre pays. A peine les considérons-nous comme des êtres humains. Et puis, on ne lésine pas sur les moyens pour les torturer et les exploiter à fond. Bien souvent, on les prive de tous les droits et on les menace de renvoi. Ainsi, avec une telle arme de répression et d’oppression, on les oblige et réduit au silence. Quelle honte pour toi chrétien(ne) qui agis ainsi ! Dieu t’observe mon frère, ma sœur.

 

Regardons autour de nous, et voyons comment est-ce que nous traitons nos belles-sœurs, neveux et nièces après le décès de notre frère. C’est méchant de voir que, nous qui prétendons être des chrétien(ne)s, nous sommes les premier(e)s à vouloir récupérer tous les biens matériels de notre défunt frère sans nous soucier de l’avenir de la veuve et des orphelins. Pire, même quand on promet s’occuper des enfants cela ne devient très vite qu’une parole en l’air. La dure réalité c’est qu’après quelques semaines on les jette dans la rue. Il est triste de voir la cruauté avec laquelle, chrétien(ne)s que nous sommes, nous nous acharnons sur les avoirs de notre défunt frère – même quand il a légalement célébré son mariage et que le droit civil, de ce fait sauf dispositions contraires, lègue ses avoirs et biens à la veuve et aux enfants par exemple. Sommes-nous réellement convertis ?

 

Dieu nous met en garde aujourd’hui et ne saurait se taire sur de telles attitudes de notre part : « Ma colère s’enflammera et je vous ferai périr par l’épée » (Ex 22, 2). Souviens-toi que tu devras rendre compte de tout ce que tu accomplis aujourd’hui de mal contre l’immigré(e), la veuve et l’orphelin(e).

Bien-aimé(e) « ce que tu n’aimes pas, ne le fais à personne » (Tb 4, 15a). Ainsi donc tu as l’opportunité de te convertir et d’abandonner ton mauvais chemin. Rends à la veuve et l’orphelin(e) ce qui lui appartient et que tu as dérobé, accueille l’immigré(e) et traite-le (la) avec dignité et amour. En agissant ainsi le cœur de Dieu se réjouira et il « accomplira le désir de ton cœur » (Ps 37, 4).

Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à faire preuve de plus de charité envers les autres n’endurcis pas ton cœur. Amen

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