VINGT NEUVIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – ANNEE A

TEXTES: Is 45, 1. 4-6 / Ps 95(96), 1. 3-5. 7-10ac / 1 Thess 1, 1-5b / Mt 22, 15-21

PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THEME: Fais la part des choses!

Bien-aimé(e)s aujourd’hui est le vingt-neuvième dimanche du temps ordinaire année A. L’Eglise, notre sainte mère, nous propose également de célébrer le dimanche des missions. Les textes liturgiques qu’elle nous propose, donc, nous interpellent sur notre témoignage de vie dans notre monde contemporain où il y a une distinction de plus en plus accrue entre le temporel et le spirituel.

L’évangile met en lumière l’attitude mesquine des pharisiens qui ne démordent pas dans leur quête de détruire Jésus, leur soif de l’éliminer. Ils veulent le prendre au piège. Ils veulent voir si le Christ mettrait le spirituel au-dessus du temporel causant ainsi un certain désordre, une désobéissance vis-à-vis de l’autorité ; ou bien s’il mettrait le temporel au-dessus du spirituel et là du coup il aurait le peuple, à dos, qui voyait en l’autorité de son époque une force extérieure d’oppression à combattre. Jésus serait-il alors du côté des romains ou contre les romains ? Voici la pensée en toile de fond dans la question des pharisiens. Et la réponse de Jésus nous permet de comprendre que toute autorité vient de Dieu.

Si, toute autorité provient du Dieu, comment donc expliquer souvent les injustices, les activités malsaines, etc. de l’autorité ? Comment justifier le lourd fardeau que l’autorité fait porter au peuple ? Comment comprendre le fait qu’une petite minorité profite des richesses de la nation au détriment de la majorité ? Dieu serait-il cautionnaire de tels actes ? Où se trouve donc sa justice, son amour impartial, son désir de paix pour tous les peuples, etc… ? Ce sont là des questions importantes et non négligeables. Mais n’oublions pas que quand Dieu suscite une autorité pour gérer le temporel c’est pour que toutes les activités humaines trouvent leur aboutissement en Lui – le seul vrai Dieu (Cf. Is 45, 6). C’est donc, la manière dont les leaders exercent l’autorité qui leur ait confiée qui laisse à désirer. Il probablement clair que plus l’on avance dans l’exercice de l’autorité plus l’orgueil s’installe en nous et là on veut prendre la place de Dieu. Ceci pourrait donc expliquer les dérives de l’autorité qui se transforme en une force de torture et d’oppression.Comment, alors, se soumettre à une telle autorité, puisque le Christ est venu nous rendre libre de toute oppression ? Le christ ne nous exhorte pas à la rébellion mais à vivre pleinement notre foi dans notre monde contemporain. Il nous invite à être conséquents envers notre foi. Il nous invite à mener notre vie en harmonie avec ce que nous disent les saintes écritures.

Toutefois le Christ ne nous invite pas à un esclavage vis-à-vis de l’autorité. Il ne nous demande pas de mettre les lois humaines au-dessus des lois divines. Il ne nous demande pas par exemple d’accepter aveuglement et de pratiquer l’avortement, le mariage homosexuel, etc… qui sont contre la loi naturelle qui n’est nul autre que la loi divine déjà inscrite dans la nature elle-même. Il ne nous invite pas non plus à déifier l’autorité et à lui donner la place de Dieu de sorte qu’on ne mène plus notre vie chrétienne de façon authentique. C’est pourquoi il nous redit avec fermeté : « A Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21). A vrai dire notre personne entière appartient au Seigneur, c’est lui qui nous donne le souffle de vie. C’est bien lui qui nous a donné l’intelligence de créer et inventer des choses pour notre vie quotidienne. Toutefois ces choses ne doivent pas prendre la première place dans notre cœur bien qu’on se doit de les utiliser mais de façon judicieuse.

En définitive l’invitation de Jésus à être de bon(ne)s chrétien(ne)s et citoyen(ne)s nous pousse à devenir des témoins authentiques de l’Evangile dans notre monde contemporain. Devenir ainsi des témoins authentiques de l’évangile c’est répondre à la nature même de l’Eglise qui est missionnaire dans son essence. Et l’occasion de ce dimanche des missions nous donne l’opportunité de réfléchir sur l’impact de notre témoignage de vie sur notre société contemporaine à la suite du Christ qui est « le premier et le plus grand évangélisateur » (Paul VI, Evangelii nuntiandi, n. 7)

Ainsi donc nous nous devons de respecter les normes de notre société qui promeuvent l’homme dans son intégralité mais aussi nous avons l’obligation de relever et pointer du doigt les insuffisances de certaines normes qui n’élèvent pas l’homme mais l’assujettissent. N’est-ce pas ici l’attitude du peuple de Thessalonique que Paul exalte dans la deuxième lecture en ces termes : « Sans cesse, nous nous souvenons que votre foi est active, que votre charité se donne de la peine, que votre espérance tient bon en notre Seigneur Jésus Christ, en présence de Dieu notre Père » (1Thess 1, 3)

Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à donner à César ce qui est à César puis à Dieu ce qui est à Dieu, n’endurcis pas ton cœur. Amen

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