SOLENNITE DU SAINT SACREMENT DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST DE L’ANNEE B

TEXTES : Ex 24, 3-8 / Ps 115(116b), 12-13. 15-18 / He 9, 11-15 / Mc 14, 12-16. 22-26

PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THEME : Jésus Eucharistie, demeure en moi

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, aujourd’hui nous célébrons la fête du saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ. En nous proposant une telle fête l’Eglise veut nous inviter à non seulement commémorer l’institution de l’Eucharistie mais aussi et surtout à approfondir le sens et la place de l’Eucharistie dans notre vie quotidienne. D’ailleurs les textes liturgiques nous invitent à voir dans le don du Corps et du Sang du Christ une alliance nouvelle qui surpasse et supprime toutes les autres. Une alliance qui donne vie à notre être tout entier.

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, Jésus s’offre à nous pour que nous ayons la vie en plénitude. Son Sang nous dira la deuxième lecture « purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort pour que nous puissions rendre un culte vivant au Dieu vivant » (He 9, 14). Ceci nous montre que Jésus Eucharistie nous met sur le droit chemin. Nous purifier des actes qui mènent à la mort c’est nous arracher au pouvoir du péché, nous permettre d’opérer des choix qui plaisent au Seigneur. C’est d’ailleurs pourquoi si nous n’avions pas une relation réelle et profonde avec Jésus Eucharistie nous continuerons à vivre de façon charnelle.

Bien-aimé(e)s, l’Eucharistie (Corps et Sang du Christ) qui nourrit en nous la vie éternelle doit nous faire adopter la vie des enfants de Dieu. Elle doit normalement transformer notre vie quotidienne. Hélas, en regardant notre Eglise aujourd’hui on se demanderait si individuellement l’Eucharistie a la place centrale et transformatrice dans notre vie. On se demanderait si nous croyons profondément que l’Eucharistie est le sacrifice suprême qui abolit tout autre sacrifice. On se demanderait si nous savons ce que nous sommes et ce que nous recevons. Ici les paroles de saint Augustin à ses fidèles doit nous interpeller. Il leur disait «Recevez ce que vous êtes : le corps du Christ, pour devenir ce que vous avez reçu : le corps du Christ.» Mais devenons-nous fondamentalement Corps du Christ ?

Si nous répondons par l’affirmatif comment expliquons-nous le fait qu’il y a tant de divisions sur nos paroisses, dans nos communautés religieuses, dans nos diocèses, dans l’Eglise Universelle ? Comment comprendre que dans un même mouvement l’on s’accuse mutuellement de sorcellerie, de méchanceté, etc. ? Comment expliquer le fait qu’une association paroissiale, tout juste à la sortie de la messe, se rassemble pour dénigrer et insulter les autres ?

La question que je me pose est celle de savoir si Jésus Eucharistie vit et demeure réellement en nous ? Est-ce que nous accordons la place de choix au Corps et Sang du Christ dans notre vie ? Si oui, alors pourquoi ne parvenons nous pas à transformer le monde ? Si oui, pourquoi alors quand nous sommes dans les instances de décisions – tant au niveau de la nation qu’au niveau ecclésial et familial – nous ne reflétons pas ce que nous prétendons être et nous faisons comme tout le monde ? Si oui comment expliquer le fait que nous fermons les yeux ou encourageons les injustices ici et là ?

Bien-aimé(e)s, cette célébration doit nous donner l’opportunité de profondément réfléchir sur notre relation au Corps et Sang du Christ. Tous autant que nous sommes, prenons part à la Table du Seigneur, soit de façon visible ou soit de façon spirituelle. Ainsi donc aucun de nous ne saurait donner une prétendue excuse pour justifier ses dérives et le fait que sa vie ne reflète pas ce que nous sommes et devons devenir : le corps du Christ.

Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui te dit de laisser Jésus Eucharistie demeurer en toi n’endurcis pas ton cœur. Amen

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