TEXTES: Is 60 : 1-6 / Ps 71 : 1-2. 7-8. 10-13 / Ep 3: 2-3a. 5-6 / Mt 2: 1-12
PREDICATEUR: P. Martin Kotchoffa, svd
THEME: Jésus, lumière des nations
Bien-aimé(e)s, dans son désir de ramener l’Homme à Lui, Dieu n’a cessé de lui envoyer des prophètes afin qu’ils préparent le cœur de son peuple dans le but de l’accueillir. Dieu a toujours voulu restaurer l’Homme dans son statut d’enfant de Dieu, crée à son image et à sa ressemblance. Oui, image que le péché a défigurée. A son peuple Dieu a fait la promesse du salut, de la rédemption mais son peuple ne faisait plus attention à cette promesse. Son peuple ne lisait plus le signe des temps. Mais des peuples étrangers, eux s’intéressaient à cette promesse. Ils recherchaient jour et nuit les signes de son avènement. Au moment où tout le peuple s’y attendait le moins, le plus grand amour de Dieu s’accomplissait : Dieu prenait la condition humaine afin de vivre au milieu de son peuple en tout excepté le péché. Ce sont donc les mages qui découvrent, à travers leur constante soif et recherche, l’étoile divine qui annonce son avènement. Ceci veut dire que toute la création était en liesse pour cet évènement de taille. Les mages suivent l’étoile qui les pousse à aller dans la grande cité de la paix.
Pourquoi es ce que l’étoile a conduit les mages jusqu’à Jérusalem au lieu de les conduire directement jusqu’à l’enfant Dieu ? Il y avait une raison fondamentale pour laquelle ils devraient passer par Jérusalem. C’était probablement pour dire au peuple élu de Dieu, avec joie « Débout, Jérusalem, resplendis ! Elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is. 60, 1)
Bien-aimé(e)s, en se révélant aux mages, qui sont la représentation du monde païen, Dieu a voulu dire au monde entier que le salut qu’il a promis est universel. L’universalité du salut prend tout son sens ici. Et c’est d’ailleurs pourquoi si le peuple choisi ne sait pas apprécier ce salut qui lui est accordé, les autres peuples du monde ont le devoir de le lui transmettre. C’est ce qui fait dire à saint Paul : « ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Evangile. » (Ep 3, 6)
Bien-aimé(e)s, nous aussi sommes comme le peuple juif ! Nous dormons souvent sur nos lauriers et on ne fait plus d’effort. On se croit souvent supérieur aux autres donc ne pouvant rien recevoir d’eux. On pense qu’une fois devenu chrétien(ne) on a l’assurance automatique du salut sans rien faire d’autre. On pense que nos actions de chaque jour ne sauraient nous éloigner du salut. On pense qu’en étant chrétien(ne), on doit avoir la primauté de toute révélation divine. On se croit super spirituel et que Dieu ne peut que parler et agir par nous. On juge les autres de païens et ne voyant rien de bon qui puisse sortir d’eux. En somme, notre orgueil augmente au point qu’on ne lit plus les signes des temps. N’est-ce pas la raison pour laquelle le Christ disait que le jour du Fils de l’homme sera comme celui de Noé où les hommes buvaient, dansaient, se mariaient quand le déluge survint. Nous risquons aussi, si nous ne prenons garde, de passer à côté du salut.
Bien-aimé(e)s, ces mages n’ont pas seulement désiré voir le messie mais ils ont voulu aussi lui donner toute leur vie, ils ont voulu lui donner ce à quoi ils tenaient le plus. Ils ont voulu Lui offrir ce qui pouvait les éloigner de Lui. Bien-aimé(e)s, lorsqu’on rencontre le messie, notre vie se transforme par sa lumière éblouissante de sainteté !
Aujourd’hui pouvons-nous dire avec certitude que nous nous sommes laissé transformer par le messie ? Si oui pourquoi sommes-nous nonchalants dans la pratique de notre foi ? Pourquoi nos actions sont contraires à sa volonté ? Pourquoi privilégions-nous tant d’injustice dans nos milieux de vie ? Pourquoi rejetons-nous l’étranger qui frappe à notre porte ? Pourquoi fermons-nous nos cœurs au cri de détresse de la veuve et de l’orphelin ?
Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui te dit « je suis la lumière des nations » n’endurcis pas ton cœur. Amen