TEXTES : Ac 10, 25-26. 34-35. 44-48 / Ps 97(98), 1-4 / 1 Jn 4, 7-10 / Jn 15, 9-17
PREDICATEUR : P. Georges KAMALE, SVD
THEME : Quel est le motif de ton agir ?
Dans le film de Charlie Chaplin sorti en 1936, il peint la réalité de la vie des hommes dans le monde industriel des temps modernes. Nous voyons dans ce film : Des êtres humains allant tous dans la même direction, sortant du métro pour aller à l’usine. Le patron qui surveille les ouvriers jusque dans les toilettes. Les ouvriers travaillant à la chaîne, debout, serrant et rivant des boulons sans interruption. La machine à manger qui permet à l’ouvrier de travailler sans s’arrêter. Charlie devient fou à force de serrer des boulons et entre dans les rouages de la machine et serre encore des boulons en bon ouvrier conditionné malgré le danger.
Les grandes questions que nous pouvons nous poser en suivant ce film : Qu’est-ce qui fait agir ces hommes de cette façon ? Qu’est-ce qui les pousse à travailler, à se fatiguer, à chercher, à prévoir ? Bref quelle force meut l’homme de jour en jour, d’année en année, tout au long d’une vie qui passe si vite ?
Les Patrons des usines diront : c’est l’intérêt et le pouvoir ; les ouvriers s’exclament : le revenu ; les affiches crient : c’est le plaisir ; et les journaux répètent : c’est la soif du pouvoir. Jésus, lui, dans cette péricope de l’évangile parle au futur « Vous demeurerez dans mon amour », il dit : ce sera l’amour. Et c’est d’amour qu’il a parlé à ses disciples, longuement, dans son discours d’adieux, lors de son dernier repas, alors que s’agitaient contre lui, dans Jérusalem nocturne, Judas et ceux qui le payaient, justement : les forces de l’intérêt et du pouvoir. Et dans la bouche de Jésus, le verbe aimer, ce mot usé, faussé, sali, redevient grand, et porteur d’espérance.
« Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » Demeurer dans l’amour de Jésus Christ, est la seule chose qui puisse donner sens à la vie des pèlerins que nous sommes, qui un jour quitterons cette terre laissant tout derrière nous pour la vie éternelle. Or Jésus, seul, a les paroles et les réalités de la vie éternelle. Selon notre Seigneur l’agir de l’homme devrait être conditionné par l’amour. Un amour qui prend tout l’homme et tout dans l’homme : l’intelligence, l’affectivité, le goût d’agir et la soif de ce qui est beau. Tout cela, l’amour de Jésus veut le mettre à son service. Rien de plus normal de répondre à cet amour du Christ, cette réponse se trouve dans la conformité de notre vie à ses commandements.
« Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Jésus sait bien que sans cet amour-là, nous ne respecterons pas ceux de son Père. En effet, si j’aime vraiment mon frère, je ne vais pas le voler ou le tuer … mais si je ne l’aime pas alors la porte est ouverte à toutes les mauvaises pensées et actions.
Il est à noter ici que Jésus nous met la barre vraiment haute ! Il ne se contente pas de nous dire aimez-vous les uns les autres, c’est-à-dire aimez-vous comme vous pouvez ! Non il nous dit aimez-vous comme je vous ai aimés !
Et comment Jésus nous a-t-il aimé ? Totalement, gratuitement. Il n’a pas dit « si vous devenez des saints alors je veux bien mourir sur la croix pour vous ! » non il est mort avant même que nous ayons émis le désir de devenir saint. Il s’est offert pour nous, sans aucune assurance de notre conversion ! C’est ce qui doit nous frapper le plus dans l’amour de Jésus, cet amour gratuit jusqu’à sa livraison sur la croix pour notre salut !!! Avec un tel cadeau, il est en droit de recevoir une réponse d’amour de notre part, au travers de l’amour que nous nous manifestons les uns aux autres !
Son commandement signifie donc que nous avons à aimer les autres sans réserve, sans à priori ! Pour chacun de nous cela signifie ; donner note vie aux autres. Oui mais qui sont ces autres que je dois aimer ?
Pour moi c’est d’abord mes confrères avec qui je vie en communauté, ensuite les enfants de Dieu vers lesquels Il m’envoie.
Pour vous les Mariés c’est d’abord ton conjoint ou ta conjointe, puisque vous vous êtes offerts l’un à l’autre lors de votre mariage, lorsque vous avez fait le grand pas de vouloir partager toute votre vie, de vivre avec l’autre et non pas à côté de lui.
Et ce sont aussi les enfants que vous avez, car ils ne sont pas le fruit du hasard, mais don de Dieu qui vous les confie et qui attend de vous que vous en fassiez des êtres responsables et épanouis, reconnaissant eux aussi l’amour de Dieu pour eux.
Ensuite seulement pourront venir, la famille plus éloignée, les amis, les collègues de travail, les membres de la paroisse, les voisins …etc. Cela ne veut pas dire que tu dois « moins » les aimer mais que dans la vie il y a un ordre de priorité dans le don même que Dieu te fait ! Et ta « petite famille » comme on dit ici, est le premier lieu où tu es appelé à vivre de l’amour de Jésus !
Seigneur accorde nous la grâce de grandir dans ton amour et aimer comme Tu nous as aimé. Amen