QUATRIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE DE L’ANNÉE B

TEXTES : Dt 18,15-20/ Ps 94, 1-2. 6-9/ 1 Co 7, 32-35/ Mc 1, 21- 28

PRÉDICATEUR : P. Ludovic AMOUZOU, SVD

THÈME : Ressemble davantage à Jésus que tu pries

Parlant de la meilleure grâce à demander dans une prière, un auteur anonyme déclare : « Ne priez pas pour obtenir quelque chose, priez pour devenir quelqu’un. »

Les textes de ce quatrième dimanche du temps ordinaire nous conseillent vivement de devenir quelqu’un à la manière du Christ Jésus puisque c’est par lui que Dieu nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, du statut de créature à son image à celui d’enfants de Dieu, du statut de serviteurs à celui d’amis.

As-tu réellement pris conscience que quand tu pries, Dieu t’écoute afin de mieux soigner et chérir tes rencontres avec Lui dans la prière ? Es-tu disponible à te donner au Seigneur dans le choix de la vocation à laquelle tu sens Dieu t’appeler ? Donnes-tu la totale autorité à Jésus de conduire tous les aspects de ta vie vers ce qui est essentiel ? Telles sont les interrogations auxquelles nous sommes conviés à réfléchir à travers  les trois lectures de ce jour du Seigneur.

Chers frères et sœurs en Christ !

Prononcer des paroles, c’est faire naître des choses ou des sentiments chez une personne ; c’est aussi causer de la joie, de la paix, de la vie ou de la peine, du conflit et de la mort dans l’être d’une personne. Dieu a créé tout par sa parole, nous apprend le livre de la genèse. Parler est, alors, un acte humain à prendre au sérieux lorsque nous sommes avec les autres. Bien plus, parler devient un acte divin chaque fois que nous sommes en relation avec Dieu. Extraite du livre de Deutéronome, la première lecture nous montre que tout ce qui sort de notre bouche est une prière et que Dieu prend au sérieux chacune des paroles que nous prononçons. En effet, Moïse révèle au peuple d’Israël que la demande inspirée par la peur qu’elle avait  au mont Sinaï quand Dieu leur parlait  à travers le tonnerre, les éclairs et les tremblements de terre, Dieu l’a non seulement écoutée mais mieux encore exaucée. Mais qu’est ce qu’a demandé le peuple de Dieu ?

Après la terrible expérience de la rencontre de tout le peuple d’Israël avec Dieu, celui-ci a supplié Dieu de ne plus s’adresser directement à eux, mais dorénavant de toujours passer par un intermédiaire pour leur communiquer ses lois et volontés. Cette prière, Dieu l’exauce au-delà de tout ce que le peuple de Dieu aurait pu imaginer et espérer. Car le peuple a pensé à un intermédiaire purement humain comme Moïse. Mais Dieu est allé au-delà de leurs attentes en leur donnant d’abord ces guides qu’il choisissait lui-même parmi eux puis finalement  il a décidé de venir à eux dans son Fils bien aimé Jésus-Christ, la Parole de Dieu faite chair.

Bien aimés dans le Seigneur !

 

Le passage de l’évangile selon saint Marc proposé à notre méditation nous présente les caractéristiques de Jésus, celui auquel nous devons ressembler. J’aimerai en retenir trois : sa personnalité (autorité), son ministère (enseigner) et sa compassion (guérir).

Jésus dégage de sa personne une force, une énergie, une aura qui attire tout ce qui est positif, constructif ou est en quête du mieux être. De sa relation personnelle intime avec Dieu son Père, Jésus possède une stature, une autorité bienfaisante qui accueille, réconcilie, dialogue, console, relève et promeut le respect de la dignité humaine sous toutes ses formes et en toutes les circonstances de sa vie. Le Seigneur nous demande en ce jour : Comment exerces-tu l’autorité qui t’a été donnée ? Rends-tu vraiment service aux autres ? Ecrases-tu avec ton autorité ? Chacun de nous a de l’autorité par son âge, son statut, sa vocation, sa profession etc. : qu’en faisons-nous concrètement ?

Ce que l’on est s’exprime et se découvre dans ce que l’on dit et dans la profession que l’on exerce. Jésus est un enseignant, un maître qui se fait découvrir par la joie, la passion et la certitude de ce qu’il enseigne. Marc nous le présente dans la synagogue de Capharnaüm avec ses disciples et là il instruit toute personne venue apprendre de Dieu, sur Dieu. La nouveauté dans l’enseignement de Jésus devait être cette intimité et cette familiarité avec Dieu de qui Jésus parle avec une simplicité déconcertante et dans un langage à la portée de tous. Il est important que le message de Dieu que nous portons s’incarne en nous et soit donné à nos contemporains et voisins dans un langage et style qui parlent à leurs vies réelles, à leurs besoins et à leurs préoccupations. Et parmi ces préoccupations figure le besoin de se sentir libre et bien dans son corps et dans son esprit.

Ce que l’on est et qui s’exprime dans ce que l’on dit et fait dénote, si nous avons effectivement trouvé, de notre vocation qui est de servir les autres. Car chaque vie, chaque profession et chaque vocation doit être un ministère c’est-à dire un service. La guérison de l’homme possédé par l’esprit mauvais a eu lieu après l’enseignement de Jésus. De cela, nous pouvons dire que Jésus est passé de la parole à l’acte. Car le règne de Dieu dont il parle tant et qui est au milieu de nous doit être aussi visible. C’est la raison pour laquelle il réduit au silence cet esprit impur et l’ordonne de sortir de cet homme.

Dieu nous a créés pour lui et cela lui fait de la peine que d’autres choses arrivent à s’arroger sa place dans nos vies et dans nos cœurs. A Dieu et à lui seul nous devons appartenir. Saint Paul relève bien cela dans la fin de la deuxième lecture de ce dimanche quand il nous dit : ‘ Soyez attachés au Seigneur sans partage.’

 

Chers Amis dans le Christ !

 

Quelle que soit la vocation à laquelle nous nous sentons appelés dans l’Eglise, nous devons toujours garder en mémoire que le Seigneur est et doit demeurer au premier plan de notre vie et de nos activités. Sans cela, nous courons le risque de n’être que nous-mêmes au lieu d’être des autres christs pour nos frères et sœurs dans nos lieux de vie, de travail et de mission.

Prière :

 

Au-delà de tous mes besoins vitaux pour lesquels je te prie Seigneur, transforme-moi de jour en jour afin que je devienne tes yeux, tes oreilles, ta bouche, tes bras et tes pieds pour chaque personne que tu donnes de rencontrer, de vivre avec et de travailler pour.

 Chantons ensemble : ‘Tu es Seigneur le lot de mon cœur, tu es mon héritage. En toi Seigneur, j’ai mis mon bonheur. Toi mon seul partage.’

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