PREMIER DIMANCHE DU TEMPS DE CARÊME DE L’ANNÉE B

TEXTES : Gn 9,8-15/ Ps 24, 5-9/ 1 P 3, 18-22/ Mc 1, 12-15

PRÉDICATEUR : P. Ludovic AMOUZOU. SVD

THÈME : Ton salut ne dépend plus que de toi !

Le philosophe stoïcien de l’antiquité grecque Epictète déclare : « Notre salut et notre perte dépendent de nous-mêmes. » En d’autres mots, vous et moi déterminons par nos choix de vie et nos décisions si nous voulons être sauvés ou non. En ce moment précis de ma vie, suis-je sur la bonne voie ou bien me suis-je égaré(e) ? Que puis-je faire pour demeurer sur ou retrouver la voie du salut ? De quoi et/ou de qui ai-je besoin que Dieu me sauve ?

Dieu a déjà tout fait pour que ni toi ni moi ne périssons pas car il a conclu une alliance éternelle avec toute l’humanité et le signe de cette alliance est l’arc-en-ciel nous rappelle la première lecture. A notre tour, nous devons nous auto-examiner afin de savoir à la lumière de la deuxième lecture si nous vivons vraiment selon les clauses de l’Alliance. Si tel n’est pas le cas, Dieu nous offre l’opportunité d’amender notre vie, de nous convertir et de revenir à lui de tout notre cœur et avec toute notre vie.

Bien aimés dans le Seigneur !

Le passage du livre de la Genèse que nous venons d’écouter en guise de première lecture est à la fois un grand signal d’avertissement pour l’Homme et une promesse solennelle à l’Homme.

C’est un avertissement parce que chaque fois que l’Etre humain s’entête à être heureux sans que Dieu n’en soit la source, le fil d’Ariane et l’aboutissement, il connaît la souffrance, la douleur et la mort. Si les habitants du temps de Noé sont morts noyés dans le déluge, c’est tout simplement parce qu’ils avaient refusé d’écouter la voix de Dieu qui les invitait à se convertir et à entrer dans l’arche pour être sauvés.

 Quand je regarde notre monde, je me rends compte que beaucoup d’entre nous vivent des situations analogues sinon pires que celles qui ont valu la mort par le déluge. La recherche de la réussite à tout prix, la quête de la jouissance, le libertinisme et la culture de la relativité ont emmené nos sociétés dans une situation dans laquelle nous ne vivons que pour nous-mêmes, pour le matériel, le pouvoir et la renommée. La vie religieuse n’est pas du tout à l’abri de ces maux qui ont trouvé des terrains fertiles dans nos cœurs, dans nos communautés et congrégations dans lesquelles parfois, sous le couvert de Dieu et de l’Eglise, certains de nos frères et sœurs deviennent des moyens pour parvenir à nos fins, à nos satisfactions égoïstes et à nos gloires personnelles. Tirons leçon de cette fâcheuse situation et commençons en tant qu’individus, couples, familles et communautés à nous demander : De quoi/qui Dieu doit-il me délivrer pour que je jouisse un jour de la place qu’il a apprêtée pour moi au ciel ? Que dois-je continuer à faire plus pour que Dieu prenne de plus en plus de place dans mon tout mon Etre ? Enfin, que dois-je éviter pour que je demeure avec les autres sur le chemin de la sainteté ?

Par ailleurs, la première lecture est aussi une promesse de Dieu que plus jamais, Il ne se laissera emporter par la colère à cause des mauvais choix de vie et de la méchanceté de l’Homme. Cela ne signifie pas que Dieu se taira sur nos mauvais penchants et nos comportements qui font souffrir cruellement nos frères et sœurs. Comme un Père, un Bon et Patient Père, Il continuera d’ouvrir nos yeux sur de terribles habitudes, de mauvaises compagnies et de néfastes tendances qui peuvent entraîner non seulement la ruine de notre corps et esprit mais aussi et surtout celle de notre âme par-dessus tout.  Mais, un jour viendra où nous devrons rendre compte de nos attitudes devant les hommes et devant DIEU. En attendant que ce jour du jugement vienne et pour que ce jour soit un jour de joie sans fin et non de peine éternelle pour nous, Dieu attend notre bonne volonté, coopération et collaboration comme nous l’affirme Saint Pierre dans la deuxième lecture de ce premier dimanche de carême.

Chers Amis dans le Christ Jésus !

Pour Saint Pierre, la conversion est nécessaire pour le baptême et le baptême pour le salut. Toutefois, il ne faut pas croire qu’avec le baptême, nous avons le passeport diplomatique avec le visa pour le ciel. Car, si le baptême efface le péché originel et tous les péchés que nous avons commis jusqu’au jour de notre renaissance dans le Saint- Esprit et le feu, il est encore plus important que chaque personne née de nouveau s’engage avec Dieu dans une conscience droite et participe à la résurrection du Christ. Car, en effet, à quoi cela sert-il de gagner le monde entier si l’on vient à perdre son âme ? » Marc 8,36 Que cela serait triste, vraiment triste de retrouver tant de frères et tant de sœurs, pour lesquels Jésus a souffert et est mort, vivre éternellement séparer de Dieu.

Bien aimés dans le Seigneur !

A partir du mercredi des cendres jusqu’à la veillée pascale, l’Eglise nous offre le cadre de 40 jours pour nous entraîner davantage à une vie de prière, de jeûne et d’aumône afin que la Parole de Dieu éclaire toute notre vie, provoque des malaises en nous et nous pousse à prendre des résolutions pratiques qui, avec l’aide de la grâce de Dieu, nous permettront  de ressusciter avec le Christ à une vie nouvelle et meilleure au matin de Pâques. Le carême 2020 nous avait emmené à vivre la Pâques au fond de nos cœurs, de nos familles, dans nos maisons comme pour nous dire que c’est aussi là que doivent se faire voir, ressentir et apprécier les effets du salut du Christ. Que ce carême 2021 fasse jaillir au dehors de nos cœurs, familles et maisons le salut que le Christ offre à tous et dont chacun(e) de nous est à la fois le récipiendaire et le canal pour nos frères et sœurs.

PRIÈRE 

Seigneur Jésus-Christ ! Tu me veux pour toi et pour toi seul. Mais, moi, souvent par mes mauvais désirs et choix, je m’éloigne de ton plan de bonheur pour moi. Accorde-moi alors mon Dieu un cœur humble à te faire confiance dans tous les domaines de ma vie et un esprit disposé à toujours bien collaborer avec toi pour mon bonheur ici bas et mon salut au ciel. AMEN !

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