SIXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE DE L’ANNÉE B

TEXTES : Lv. 13, 1-2. 45 – 46/ Ps 101,2-6. 13.  20-21/ 1 Co 10. 31-11,1/ Mc 1, 40- 45

PRÉDICATEUR : P. Ludovic AMOUZOU, SVD

THÈME : Vivons pour la seule gloire de Dieu !

 

Dans les années 1990, Mère Teresa de Calcutta déclare : ‘‘La pire maladie actuelle n’est ni la lèpre ni la tuberculeuse, mais le sentiment d’être indésirable, mal aimé, abandonné de tous. Le pire des péchés, c’est le manque d’amour et de générosité, la terrible indifférence envers son prochain.’’

Chers frères et sœurs en Christ !

Les lectures de ce jour du Seigneur nous plonge dans l’univers de toute personne stigmatisée, mise en quarantaine et traitée comme une intouchable dans notre société humaine afin de faire de nous un frère ou une sœur en humanité et en Christ pour cette dernière. Tandis que la première lecture nous peint la lèpre et la condition de la personne infectée par celle-ci, la deuxième lecture et l’Evangile, quant à eux, nous présentent Jésus comme notre ‘Goel’ c’est-à-dire notre plus proche parent qui a pour devoir de nous faire entrer en possession de ce qui nous revient de droit en nous redonnant toute notre dignité de fils et fille de Dieu.

Lorsque Saint Irénée de Lyon déclarait : ‘‘La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant, la vie de l’homme, c’est de contempler Dieu’’, il signifiait que chaque personne possède en lui le désir d’une vie en plénitude et en vérité, et que cette vie ne peut qu’être tournée vers Dieu. Mais, force est de constater dans la première lecture tirée du livre des Lévites, dans la compréhension et l’application de certaines de ces lois, l’être humain peut venir à perdre sa dignité et être considérée comme la honte de Dieu. En fait, l’intention première des législateurs était d’isoler la personne infectée du reste de la communauté, de prendre les mesures appropriées pour qu’elle ne contamine pas les autres et qu’on la soigne afin d’être guérie et intégrée à nouveau dans sa communauté. L’Expérience que notre monde fait avec la pandémie du coronavirus nous donne une petite lumière sur cela. Ceci est une bonne chose l’identification de la personne infectée, son isolement, le traitement de sa maladie en vue de sa réintégration. Cependant, le risque demeure que si nous ne faisons pas attention, la personne malade qui doit vouloir guérir et lutter pour guérir se laisse mourir car elle se sent complètement marginalisée, stigmatisée, condamnée à une mort lente et silencieuse à cause de notre grande indifférence, de nos moqueries et de nos attitudes froides à son égard. Combien de personnes sont aujourd’hui des personnes mortes, bien qu’encore vivantes, pour les membres de leurs familles, leurs proches et leurs amis de jadis parce qu’un licenciement, une faillite ou une maladie incurable est entrée par leur porte ? Dans cette situation, l’amitié et l’amour s’enfuient très souvent par la fenêtre. Que faire alors ? S’abandonner à son triste sort ou bien chercher des voies et moyens pour nourrir sa foi et son espérance dans la recherche de la personne qui pourra nous aider à croire qu’il y a encore de l’espoir pour nous ?

 

Bien aimés dans le Seigneur !

Pour l’Homme et surtout pour l’Homme qui a foi en Dieu et se bat continuellement pour sortir du gouffre de la maladie, de la faillite ou du licenciement, tout n’est pas perdu comme nous le voyons dans le passage de l’Evangile selon Saint Marc sur laquelle nous méditons en ce sixième dimanche du temps ordinaire.

En écoutant le début de l’Evangile « Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à ses genoux et le supplie », je me demande comment il a procédé pour arriver jusqu’à Jésus sans se faire repérer comme lépreux ; repousser, chasser voire lapider s’il persiste à se mêler aux personnes saines. Sûrement qu’il a caché les vêtements déchirés distinctifs du lépreux sous son manteau, et ne criait pas ‘’impur ! Impur !’’. Ce lépreux a mis en danger toute sa communauté en faisant fi de toutes les mesures de sécurité mises en place par les autorités. Mais sans cela, il serait mort prématurément non pas nécessairement à cause de la lèpre mais beaucoup plus à cause de l’indifférence notoire de ses proches pour lesquels le lépreux n’existe plus ou est devenu invisible.

Heureusement que notre ami s’est dit ‘Je ne mourrai pas dans cette condition, du moins, sans avoir essayé toutes les possibilités que m’offre la vie.’ Et Dieu s’est montré une fois encore fidèle à sa parole qui nous a été lue dans le psaume 101 avec le magnifique le répons ‘N’oublie pas Seigneur le cri des malheureux’.

Oui mon frère ! Oui ma Sœur ! A la foi, à la qualité de la foi de cet homme déterminé à être la gloire de Dieu, le Seigneur Jésus répond par la grâce de la purification et de la guérison qu’il lui donne. En ces temps où le tissu familial et social est mis sous tension par les effets néfastes de la pandémie au covid19, pouvons-nous être un Jésus pour les membres de nos familles biologiques, religieuses, professionnelles qui avec leurs cris ou leurs silences implorent notre attention, notre regard, nos paroles, nos prières et quelques actions concrètes pour qu’elles continuent de se sentir humains, importants, respectés et aimés ? N’est-ce pas dans cet ordre d’idées que Saint Paul Apôtre nous instruits dans sa deuxième lettre aux Corinthiens ?

Qu’il est beau et magnifique ce passage rempli de conseils voire  d’exhortation de Saint Paul à toi et moi qui sommes les apôtres (envoyés) de Jésus auprès de nos frères et sœurs marginalisés et stigmatisés et définitivement relégués en marge de nos sociétés humaines : ‘TOUT CE QUE VOUS FAITES […] FAITES LE POUR LA GLOIRE DE DIEU.’ A notre tour, prenons de plus en plus le Christ et lui seul comme notre modèle ; nous serions alors sur le sûr et dur chemin qui nous conduit vers nos frères et sœurs les humains et vers Dieu notre Père à tous.

 

PRIÈRE :

En face de toute personne défigurée par la vie et/ou la méchanceté de l’Homme, fais-moi découvrir le visage d’un frère ou d’une sœur que tu me donnes à regarder, à écouter, à toucher. Aide-moi à aimer les personnes stigmatisées, marginalisées et Rejetées de la société comme tu m’aimes malgré la lèpre du péché qui souvent trouve prise en moi et dont tu me guéris toujours quand je crie vers toi et viens à toi. Ainsi-soit-il !

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