JEUDI SAINT DE L’ANNEE C

TEXTES: Ex 12, 1-8. 11-14 / Ps 115(116), 12-13. 15-18 / 1 Co 11, 23-26 / Jn 13, 1-15

PREDICATEUR: P. Bruno WENSAN’NA, SVD

THEME: A l’image de son amour

 

Jean de la fontaine, dans Ses fables nous raconte l’histoire du Laboureur et ses enfants, « Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine, Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins. Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage Que nous ont laissé nos parents. Un trésor est caché dedans » C’est très typique en Afrique que chaque fois qu’un vieil homme sent sa mort, il appelle ses enfants pour leur donner les derniers secrets sur lesquels ils doivent construire leur vie. C’est la raison laquelle Amadou Hampâté Bâ affirme que « En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».  Nous sommes ici à la veille de la passion de Jésus. Il désire passer les dernières heures de sa vie avec les disciples. Les derniers moments de Jésus se vivent autour d’un repas fraternel et mémorial, au cours duquel les disciples reçoivent les dernières recommandations de Jésus. Trois secrets se vivent autour de ce repas, l’amour, le service et le sacrifice.

L’amour, le premier secret : «ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout» (Jn 13,1). C’est ce que révèle ce chant « Ubi caritas et amor, Deus ibi est. Congregavit nos in unum Christi amor » qui veut dire « Où sont amour et charité, Dieu lui-même est présent, L’amour du Christ nous a rassemblés dans l’unité.» Aujourd’hui à travers les églises, les chapelles, les monastères… ce chant résonnera une fois encore.

Le feu de l’amour du Christ est si ardent qu’il le conduira à mourir sur la croix pour l’humanité. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis », nous rappelle-t-il. L’amour dont nous parle Jésus n’est pas un amour théorique. L’amour dont nous parle Jésus est la condition du disciple dans le monde. Voilà pourquoi il nous dit avec joie « C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres qu’ils reconnaitront que vous êtes mes disciples » (Jn 13-35). Et au pape Paul VI de renchérir lors d’une rencontre avec les laïcs en 1974 « Les hommes d’aujourd’hui ont plus besoin de témoins que de maîtres. Et lorsqu’ils suivent des maîtres, c’est parce que leurs maîtres sont devenus des témoins. »

Notre monde est malade du manque d’amour et nous devons semer les grains d’amour partout, soyons des témoins de son amour.

 

Le service et le sacrifice (le don de soi), les deux autres secrets. Une chose est sûre, Pierre n’était pas à son premier repas pascal. En tant que Juif il aurait vécu ce repas annuel depuis son enfance. Mais ce repas ci restera un souvenir unique dans sa vie.  Le maitre qui doit se faire servir devient le plus petit serviteur de tous. Pierre ne peut pas imaginer que le maitre devienne l’esclave mais Jésus lui rappelle une vérité importante : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas part avec moi ».

À travers le lavement des pieds Jésus nous enseigne qu’au sein de la nouvelle communauté naissante le service sera la seule marque de grandeur. Et dans cette nouvelle communauté naissante le grand doit dorénavant devenir le serviteur.  L’exemple du service auquel le Christ nous invite, reste encore un défi pour nous aujourd’hui comme il a été pour les disciples de Jésus. Aujourd’hui le monde perd graduellement le sens du service. Jésus se donne jusqu’au bout et à sa suite il nous demande aussi de nous donner.

L’Eglise à travers son histoire a connu des exemples de service et sacrifice héroïque. Sûrement l’exemple le plus proche de nous tous est celui de mère Thérèse de Calcutta. Mère Térèse de Calcutta, est descendu dans les décombres de Calcutta pour devenir un autre Christ, elle a pris la forme des abandonnés pour redonner vie aux gens. Elle a compris que la mission du Christ continue aujourd’hui à travers nous.

Le Christ n’a plus de mains, il a seulement nos mains pour faire aujourd’hui ses œuvres.

Le Christ n’a plus de pieds, il a seulement nos pieds,  pour aller aujourd’hui vers les hommes.

Le christ n’a plus de voix, il a seulement nos voix pour parler aujourd’hui de lui.

Le christ n’a plus d’évangiles, que les hommes lisent encore, mais ce que nous faisons en paroles et en œuvres c’est l’évangile qui est train de s’écrire.

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