DEUXIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE DE L’ANNÉE B

TEXTES: 1 S 3, 3b-10. 19/ Ps. 39, 2. 4. 7 – 11 / 1 Co 6, 13b -15a. 17-20 / Jn 1, 35 -42

PRÉDICATEUR : P. Ludovic AMOUZOU, SVD

THÈME : Réponds favorablement à l’appel de Dieu !

Méditant sur la vocation unique de chaque personne et du devoir des gens qui l’entourent d’aider cette personne à la vivre pleinement, Saint Jean-Paul II déclare : « L’éducation est plus qu’un métier, c’est une mission, qui consiste à aider chaque personne à reconnaître ce qu’elle a d’irremplaçable et d’unique, afin qu’elle grandisse et s’épanouisse ».

En ce deuxième dimanche du temps ordinaire, les lectures semblent axées sur le thème de la vocation. Tandis que la première lecture nous révèle Dieu comme étant la source et l’initiateur de toute vocation, vocation que les autres doivent nous aider à discerner, l’Evangile nous enseigne que ce n’est qu’au pied de Jésus que nous pouvons apprendre à répondre favorablement et généreusement à cet appel. A cela, il nous faut ajouter l’effort personnel quotidien pour que rien de tout ce qui est susceptible de nous séparer de Dieu ne se mette entre Dieu et nous comme le souligne la deuxième lecture de ce jour du Seigneur.

Chers frères et chères sœurs en Christ !

Tirée du premier livre de Samuel, la première lecture de ce jour du Seigneur est une référence incontournable pour toute quête et discernement de vocation. Cette lecture nous fait prendre conscience que Dieu est et demeure l’initiateur de tout appel, de toute vocation et de toute mission.

Dieu appelle par son nom l’enfant Samuel à devenir son serviteur privilégié parmi son peuple dans son temple. Dieu appelle si simplement et si ordinairement que Samuel ne se doute pas que le Dieu Très Haut et Puissant peut aussi simplement s’approcher d’un Etre humain et lui parler. S’il y avait eu un tremblement de terre, des coups de tonnerre, de terribles coups de vents, Samuel ainsi qu’Elie et les autres auraient vite compris qu’il y a quelque chose d’extraordinaire qui allait se passer. Dieu, dans l’ordinaire voix humaine, appelle doucement le nom de Samuel. Beaucoup d’entre nous cherchons incessamment Dieu dans le fantastique et le miraculeux mais Dieu aime plus se révéler simplement dans nos relations, nos activités, le quotidien de nos vies. Saurions-nous discerner sa voix ? Voudrions-nous l’écouter ? Et surtout aimerions-nous accueillir généreusement ce qu’Il veut et attend de nous comme mission pour les autres ? Car,  l’appel que Dieu a adressé à Samuel, Il l’adresse à chaque baptisé(e) afin que celui-ci ou celle-ci marche selon les voies qu’Il a tracées pour lui/elle et, par conséquent qu’il/elle soit heureux(e) sur cette terre et dans la vie à venir.

La deuxième leçon que nous pouvons retenir de la première lecture est le rôle de guide, de pédagogue que joue le vieil Elie dans le début du discernement de la vocation Samuel, son fils  spirituel. Elie, en effet, apprend à Samuel qu’on ne répond à Dieu qu’en l’écoutant, d’où la phrase : « Parle Seigneur, ton serviteur écoute ! » Des mots simples mais sublimes ! Des mots bien organisés et savamment disposés: Le parler appartient au Seigneur et cela est Premier, Prioritaire ; Ce n’est qu’après cela que l’écouter du serviteur vient. Elie ne prend pas la place de Samuel pour répondre à Dieu. Plutôt il l’invite à s’approprier ces mots, à les faire siens afin qu’ils traduisent sa disponibilité totale à laisser sa Parole féconder son Etre, s’emparer de lui et faire de lui sa bouche, sa présence pour son peuple. Lorsque Dieu adresse son appel à une personne au sein d’une famille, d’un groupe, il revient aux membres de la famille, aux membres du groupe, de la paroisse d’aider cette personne à y discerner la voix de Dieu et à lui répondre avec tout son cœur et de tout son être. C’est pour cette raison que ces deux dernières années, le diocèse de Kara, à travers son Ordinaire, s’est efforcé de faire prendre conscience au peuple de Dieu leurs devoirs de participer activement et pleinement à  la formation, au discernement de la vocation qu’Il adresse personnellement à chaque appelé(e). Du début de l’écoute de l’appel de Dieu jusqu’à son éclosion et sa maturation, nous devons prier, conseiller, guider chaque jeune sur le chemin où il/elle se sent appelé(e) par une force, une voix à laquelle son Etre ne saura et ne pourra résister. Mais, comment savoir que nous avons bien compris le message du Christ pour nous ? A quelle Ecole et auprès de quel Maître pouvons-nous aller ?

Bien aimés dans le Seigneur !

D’après le passage de l’Evangile selon Saint  Jean que nous venons d’écouter, c’est à l’Ecole de la Parole de Dieu et auprès de Jésus, la Parole de Dieu faite chair que cet apprentissage peut et doit avoir lieu. Pour accéder à cette école et atteindre le but qu’on s’est assigné, il faut:

  • d’abord non seulement croire mais surtout croire que Jésus de Nazareth est l’Agneau de Dieu ;
  • ensuite, il faut prendre la décision de le suivre et de découvrir là où il demeure.
  • Et là, il faut pouvoir exprimer sa foi : « Rabbi ! Où demeures-tu ? » puis de prendre la décision de s’asseoir à ses pieds et à l’écouter attentivement en buvant ses paroles ;
  • en plus de cela, il faut parfois accepter que Dieu change notre identité comme le Seigneur l’a fait pour Simon qu’il appelle désormais ‘KEPHAS’ qui signifie Pierre ;
  • enfin, il nous faut partager la Bonne Nouvelle de Jésus le Messie avec nos proches et connaissances. N’est ce pas ce qu’exprime Saint Arnold JANSSEN lorsqu’il dit : « L’annonce d el Bonne Nouvelle est l’expression la plus belle de l’amour du prochain. » André, frère de Simon l’a si bien compris qu’il va parler de Jésus à son frère aîné Simon qu’il prend soin d’emmener à Jésus afin que lui-même fasse l’expérience du Christ sur la route de sa vie mais aussi dans son Etre et en particulier dans son corps qui demeure un instrument incontournable de l’expression de sa vocation.

Chers Amis dans le Christ !

‘ Mens sana in corpore sano’ qui veut dire ‘un esprit sain dans un corps sain’ déclare Juvénal d’Aquin. La réponse positive et totale à l’appel que Dieu nous adresse doit aussi s’exprimer dans notre corps. C’est justement à ce titre que nous interpelle Saint Paul dans la deuxième lecture qui est extraite dans sa première lettre aux Chrétiens de la ville de Corinthe. Dans cet enseignement sur l’importance du corps dans la réponse de foi que nous donnons à Dieu, Saint Paul répond à trois questions essentielles : Qu’est le corps ou qu’est-ce qu’il représente pour le Christ ? Quel rôle joue et jouera notre corps dans notre salut ? Que devons-nous faire pour que le corps serve entièrement Dieu et contribue à notre salut ?

« Ne le savez-vous pas ? Votre Corps est le temple de l’Esprit-Saint, qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu ». Voici la révélation que nous livre Saint Paul. Soulignons que le Saint-Esprit est la troisième personne de la Sainte Trinité et qu’Il est le lien d’amour entre le Père et le Fils. De cela découle que nous-mêmes appartenons à Dieu comme Saint Paul le dira plus bas : « Vous ne vous appartenez plus ». Ceci vient renforcer l’affirmation : « Il [votre corps] est pour le Seigneur Jésus et le Seigneur est pour le Corps. » Malheureusement, nous oublions qu’en naissant dans le Christ au baptême, nous devenons désormais, entre autres, membres vivants du Corps du Christ. Il va donc sans dire que toute personne baptisée et, de surcroît, celle qui se sent appelée à une vocation particulière dans l’Eglise manifeste aussi dans son corps les expressions du choix de vie auquel elle se sent appelée par son Créateur, Sauveur et Maître. Ceci demande d’éviter toute impureté contre le corps que nous sommes invités à fuir plus qu’Ebola et le Coronavirus dans sa forme la plus virulente. Cette nécessité s’explique par le fait que c’est et le corps et l’esprit et l’âme qui connaîtront ensemble la résurrection. Notre Seigneur Jésus-Christ en ressuscitant et en apparaissant dans son corps glorieux nous montre que le corps n’est pas juste en enveloppe à négliger ou une chose à déifier. Il, le Corps, joue et jouera un rôle essentiel à la résurrection. C’est la raison pour laquelle Saint Paul conclue le passage de sa lettre proposée en ce dimanche par celle exhortation : « RENDEZ GLOIRE À DIEU DANS VOTRE CORPS. »

En ce deuxième dimanche du temps ordinaire de l’année B, implorons Dieu de nous accorder la grâce de pouvoir être à la fois des ‘Samuel’ et des ‘Elie’ les uns pour les autres. Ainsi, nous nous aiderions à répondre personnellement et collectivement aux différentes et complémentaires vocations dont Dieu gratifie son Eglise et avec lesquelles Il la croître et la fait grandir.

Prière :

Seigneur Jésus-Christ ! Par les événements de ma vie, tu ne cesses de m’appeler à te suivre encore et toujours de plus près. Ouvre mon cœur, mon intelligence et mon esprit à t’écouter et à comprendre ton message pour moi. Aide ma famille, mes amis et connaissances à m’aider dans mon discernement ! Prends mon corps et moule-le davantage dans le creuset de ton Esprit Saint afin que je désire et accomplisse ce que tu veux et attends de moi pour mon salut. AMEN !  

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.