TEXTES: Ez 33, 7-9 / Ps 94 (95), 1-2, 6-7ab, 7d-8a.9 / Rm 13, 8-10 / Mt 18, 15-20
PRÉDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THÈME: Réconciliez-vous
Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous sommes au vingt-troisième dimanche du temps ordinaire année A. Et les textes liturgiques que l’Eglise notre sainte mère nous propose nous invite à rechercher toujours et partout à nous réconcilier les uns avec les autres. Jésus nous avait déjà annoncé sa mission le dimanche dernier. L’accomplissement de cette mission qui vise à réconcilier l’humanité avec Dieu passe par son sacrifice suprême au bois de la croix. Nous donc qui avons choisi de le suivre devrons aussi embrasser la croix de la réconciliation. Ceci explique pourquoi le Christ nous propose des étapes pour rétablir nos liens brisés avec notre prochain.
Regardons de plus près ces propositions du Christ.
La première étape c’est la rencontre avec le prochain dans le secret. Une telle démarche a pour but de dissiper nos incompréhensions et de surtout comprendre l’autre. Mais que faisons-nous premièrement ? Nous allons vilipender l’autre. Alors on crée une profonde blessure et dissension entre nous. Et celui-ci, par orgueil probablement et désir de protéger sa réputation, refuse de reconnaitre sa faute.
La deuxième étape que Jésus nous propose, si la première échoue – probablement à cause de notre mauvaise gestion – c’est l’appui de deux ou trois personnes considérées comme sages. Au fait, souvent la blessure est si profonde qu’il devient difficile pour le fautif de regarder l’autre en face sans amertume et douleur. Il peut donc arriver qu’il/ elle ne soit pas disposé(e) à écouter. Mais lorsqu’on se fait accompagner alors la tension baisse. Il est donc question de se faire accompagner de personnes neutres et impartiales dont le sens de jugement est quasi irréprochable. Leur rôle au fait c’est d’amener le prochain au pardon. Hélas souvent, même quand nous suivons cette étape, nous prenons des personnes acquises à notre cause. Une telle approche peut créer un blocage. Et la réconciliation n’aboutit pas.
La troisième recommandation de Jésus porte sur le recours à la communauté ecclésiale. Cette étape montre bien la dimension communautaire de la foi. En étant enfants du même père on se doit de laver nos linges sales en famille. La communauté devra donc dépasser les clivages ethniques, raciaux, sociaux, économiques, etc. dans la recherche de la réconciliation des membres en désaccord. Mais aujourd’hui avions nous recours à la communauté chrétienne quand nous vivons de telles difficultés ? Très souvent ce sont les tribunaux qui nous accueillent. Et pourtant certaines de nos difficultés pouvaient être réglé(e)s au sein de la communauté.
Les efforts de la communauté peuvent ne pas porter du fruit en raison de la dureté de cœur du prochain. Alors là Jésus recommande de le / la considéré comme un(e) païen(ne). Est-ce à dire qu’il faudrait exclure une telle personne de la communauté ou bien de l’abandonner complètement et ne plus jamais lui adresser la parole? Bien évidemment que « NON ». Sinon la mission du Christ n’aurait plus de sens. Le Christ recherche constamment la conversion du pécheur et non sa perdition. Ainsi donc ce à quoi le christ nous invite quand toutes ces démarches échouent, c’est la prière continue pour ce frère ou cette soeur. On se doit de le/la porter dans nos supplications comme on porte ceux qui ne connaissent pas encore le Christ.
Bien-aimé(e)s est ce que nous persévérons dans notre recherche de réconciliation avec nos frères et nos sœurs? Généralement on se décourage très vite et on abandonne. Souvent c’est l’orgueil qui vient anéantir notre effort. Car on pense s’être beaucoup trop humilié devant une telle personne. On se dit que c’est plutôt l’autre qui devrait venir à nous pour implorer notre pardon puisque c’est lui/elle qui nous a offensé.
Mais bien-aimé(e)s dans le Seigneur, dans ce que le Christ nous propose on découvre aisément que la grandeur d’un chrétien réside en sa capacité de s’humilier pour rechercher contre vents et marées la réconciliation avec l’autre. Une telle attitude révèle une expression d’amour. Et saint Paul peut nous dire avec raison d’ailleurs que « L’amour ne fait rien de mal au prochain » (Rm 13, 10). Celui/celle qui cherche à se réconcilier avec son prochain fait réellement preuve d’amour et de souci pour le bien être de l’autre.
Bien-aimé(e) aimes-tu ton prochain comme toi-même? Si oui, alors commence par briser les barrières de la haine, de l’envie, de la jalousie, du mépris, etc. qui détruit votre relation. Décide, dès aujourd’hui d’enterrer la hache de la guerre et réconcilie-toi avec ton prochain.
Bien-aimé(e) dans le Seigneur si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à te réconcilier avec ton prochain n’endurcis pas ton coeur. Amen