TEXTES: Si 27, 30 – 28, 7 / Ps 102 (103), 1-2, 3-4, 9-10, 11-12 / Rm 14, 7-9 / Mt 18, 21-35
PRÉDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THÈME: Le pardon, une force qui libère
Bien-aimé(e)s dans le Seigneur nous sommes au vingt-quatrième dimanche du temps ordinaire de l’année A. L’Eglise notre sainte Mère, à travers les textes liturgiques, nous invite au pardon mutuel.
La question du pardon a toujours été une question cruciale pour l’homme. Ceci explique pourquoi Pierre ne peut s’empêcher de comprendre, à la lumière du nouvel enseignement de Jésus, le nombre de fois il est supposé pardonner à son prochain. En réalité pour comprendre la question de Pierre il faudrait pénétrer dans la mentalité de l’époque. Il était pensé que Dieu lui-même pardonnait trois fois seulement et qu’à la quatrième faute il punissait le fautif. Une telle idée tire son origine des enseignements rabbiniques basés sur les paroles d’Amos qui se retrouvent dans les deux premiers chapitres de son livre.
Pierre a voulu ne plus se tromper et voudrait avoir le cœur net sur jusqu’où s’étend la miséricorde tant prônée par Jésus de par son attitude quotidienne. Pierre fait une proposition nouvelle qui est de sept fois au lieu de trois fois le pardon à accorder à son prochain.
La réponse de Jésus nous démontre que l’homme a toujours eu une conception erronée de la miséricorde de Dieu. Cette miséricorde est sans limite et s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent (Lc 1, 50).
Alors si le Seigneur est capable de reprendre l’homme infiniment, il espère que nous, qui lui appartenons, faisions de même. En témoigne d’ailleurs la parabole que le Christ utilise pour étayer ce qu’il dit. Nous voyons le maitre qui dit, avec fureur, au serviteur qui a refusé de pardonner à son compagnon : « Serviteur mauvais! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ? » ( Mt 18, 32-33)
Bien-aimé(e)s le pardon que le Christ nous invite à accorder à qui nous le demande est d’abord orienté vers notre bien-être. Il nous libère de la douleur, de la peine, de la haine, du manque de paix intérieur, etc… que l’action de l’autre aurait pu créer en nous.
Le pardon accordé à qui nous le demande nous prédispose à recevoir le pardon de Dieu et des autres. N’est pas ce que Siracide nous rappelle dans la première lecture: « Pardonne à ton prochain le tort qu’il t’a fait ; alors, à ta prière, tes péchés seront remis. » (Si 28, 2).
Le Seigneur nous met donc en garde : « si vous ne pardonnez pas aux autres, votre Père ne vous pardonnera pas non plus le mal que vous avez fait » (Mt 6, 15). Ainsi pour bénéficier profondément de la miséricorde que nous espérons de la part de Dieu, nous devons la manifester entre nous.
Bien-aimé(e)s un pardon accordé nous ouvre de nouvelles opportunités, des bénédictions du Seigneur. Et pour nous qui faisons preuve de miséricorde nous n’aurons rien à craindre du jugement dernier (Jc 2, 13)
Beaucoup de personnes ont créé des prisons dans leur cœur en y enfermant leurs frères et sœurs. Et ils refusent de les libérer. Une telle attitude crée dans leur vie beaucoup de blocages à divers niveaux : socio-professionnel, familial, relationnel, financier, économique, physique, mental, etc…
Il y a un adage qui dit que l’enfant qui ne veut pas que sa mère dorme lui non plus ne dormira pas. Ainsi donc en créant ces prisons nous nous y enfermons nous-même et nous ne sommes plus libres.
Bien-aimé(e) le choix t’appartient. Tu peux sortir de cette prison si tu veux. Tu peux mettre fin à ces blocages dans ta vie si tu veux.
Tu n’as qu’à libérer ceux que tu retiens captifs dans ton cœur en leur pardonnant. Ainsi tu seras véritablement libre.
Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur t’invitant au pardon n’endurcis pas ton coeur. Amen