VINGT-HUITIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE DE L’ANNEE A

 

TEXTES: Is 25, 6-10a / Ps 22(23), 1-6 / Ph 4, 12-14.19-20 / Mt 22, 1-10

PREDICATEUR : P. Roméo YEMSO, SVD

THEME : Nous sommes invités au banquet de Noces, mais peu sont élus, mon frère, ma soeur.

 

Bien aimés dans le Christ Jésus, en ce vingt-huitième dimanche, les textes liturgiques nous font découvrir en profondeur le vrai visage de Dieu qui est toujours Fidèle, Patient et Père Miséricordieux.

Permettez-nous, il nous semble qu’il y a de cela quelques années, les fêtes chez nous étaient rares, et combien de fois l’on devait attendre les fêtes de Noël, de la Bonne Année, du 1er Mai, de l’indépendance du pays, le mariage coutumier, et rare celui dit chrétien ou célébrer un anniversaire afin de manger les pâtes ( ou bien du macaronis, spaghetti), et boire les boissons fortes telles que whisky, la bière, les sucreries.  Vous pouvez le confirmer ou l’infirmer quel que soit votre statut social actuel. Il est beau de savoir que nous tous, venons de très loin. Là, nous serons prêts à nous convertir. Aussi, vue la dureté de la vie des paysans, de la population, la souffrance dans le visage des gens simples dans la Société juive d’alors, les compatriotes de Jésus attendaient avec impatience, le jour de sabbat, le samedi pour se libérer de tout travail et toutes contraintes afin de profiter pour partager les joies mutuelles, célébrer les mariages et les fêtes traditionnelles. De nos jours les valeurs et le sens de nos fêtes ont vraiment changé de connotations. Que nos parents nous rappellent un peu la mémoire. Heureusement ou malheureusement avec la pandémie de la COVID-19, l’homme se rend compte que la vie n’est pas seulement que vie de travail et de soucis, de chagrins, d’ennuis  et des voyages. Aujourd’hui, Dieu prépare une fête finale pour tous ses fils et ses filles. Il veut nous voir tous/toutes assis/es à côté de lui, autour de la même table, jouissant d’une vie pleinement heureuse pour toujours avec la seule condition que nous portions nos habits de noces que nous avions portés lors des sacrements d’initiations.

 

 

Bien aimés dans le Christ Jésus, dans la première lecture tirée du prophète Isaïe (Is 25, 6-10a), nous découvrons que Dieu est la seule et unique richesse intemporelle et éternelle. Ce Dieu rempli de compassion invite à sa table, sur sa Sainte Montagne, les laissés-pour-compte, les traîne-misère, tous ceux qui  dans ce monde , sont restés sur leur faim, faim de nourriture, de vérité, de justice et de pardon… Dieu dans son invitation au festin éternel, nous déclare et nous exhorte à mener une lutte permanente contre la faim, la mort, la honte, la corruption et tout ce qui éteint tant de regards et tout ce qui défigure tant de visages d’hommes et de femmes dans nos sociétés d’aujourd’hui. C’est un message rempli de foi et d’espérance et qui doit se vérifier dans nos églises locales vivant et accueillant largement les deux tablettes de Moïse au mont Sinaï, les deux tables de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie. C’est un message d’interpellation pour nos églises d’aujourd’hui pour retrouver ou redécouvrir le goût de la fête, la fierté de l’amitié et l’appétit de vivre dans la fraternité, dans la solidarité et dans la vérité. 

 

Bien aimés dans le Christ Jésus, dans l’évangile tiré de Matthieu (Mt 22, 1-10a), nous dirons que celui-ci n’est pas loin de celui du dimanche dernier. Ils ont des points communs, on y trouve un fils qui représente le Christ Jésus, le Fils de Dieu, des serviteurs qui portent l’image des prophètes depuis l’Ancien Testament- Inter Testament- Nouveau Testament et peut-être jusqu’à nos jours. Et enfin dans la culture du judaïsme le Règne de Dieu ou des Cieux et l’état final des élus à une grande fête ou un banquet de noces. (Cf. Mt 9, 15; 25,1)

 

Aussi, dans cet évangile, nous revivons en grands traits l’histoire d’Israël où la bonté et la compassion divine se contrastent avec le refus, le rejet, le mépris, la méchanceté des invités qui se saisissent des serviteurs pour les outrager et les tuer tout simplement pour satisfaire leurs ambitions matérielles, leurs intérêts présents et éphémères ou leurs jouissances de toutes sortes. Combien de fois ces serviteurs, ces envoyés continuent de subir des martyrs, des violences de toutes sortes à cause de la vérité du message de l’évangile surtout dans notre land West Afrique, dans nos pays, dans nos familles? Combien d’entre eux sont découragés à cause de l’indifférence, et le non-accueil de l’évangile de Jésus Christ par les invités? Il est de bon ton de préciser ici qui sont les invités.  Dans l’Ancien Testament, ce sont uniquement les juifs qui ont refusé l’observance et à la pratique de la Torah pour s’attacher à leurs intérêts matériels, à leurs jouissances sans fin ni lois. Mais, dans le Nouveau Testament comme aujourd’hui, les invités sont les païens, les gens sans terres, sans richesse, sans commerce, sans affaires, les abandonnés, les nomades, les errants des carrefours qui n’ont jamais été invités à un banquet de noces et qui aujourd’hui acceptent changer de vêtements, se dépouiller de tout pour se convertir à la nouvelle vie des béatitudes ( cf. Mt 5,1-12). De nos jours nos églises sont remplies de ces gens-là qui n’étaient pas invités au départ. C’est ainsi que l’apôtre Saint Paul a appris du Christ à se placer au-delà du dénuement et l’abondance. Ce dénuement lui a permis de savoir qui est réellement et vraiment son ami dans les épreuves dans sa lettre aux Philippiens (Ph 4,12-14.19-20). Oui, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. L’appel ne suffit pas, il est total et définitif lorsque nous nous donnons à pratiquer la justice, vivre la vérité et les exigences de l’évangile, à porter des fruits et en cherchant ainsi d’être parmi les élus dans la salle de noces.

 

Que devant la Lumière du Verbe et l’Esprit de Grâce se dissipent les ténèbres du péché et la Nuit de l’incroyance. Et que l’Amour de Jésus habite dans nos coeurs. Amen!

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