SEPTIEME DIMANCHE DU TEMPS DE PAQUES – ANNEE A

 

TEXTES : Ac 1, 12-14 / Ps 26(27), 1. 4. 7-8 / 1 P4, 13-16 / Jn 17, 1b-11a

PREDICATEUR : P. Martin Kotchoffa, svd

THEME : Priez sans cesse

 

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, aujourd’hui est le septième dimanche du temps de pâques. Et les textes liturgiques proposés à notre méditation nous invitent à une relation plus intime avec le Seigneur dans la prière constante et continue.

La prière est en fait un dialogue entre Dieu et nous. C’est une relation de père à enfant. Cette relation dynamique prend en compte, sans exception, tous les aspects de notre vie. Et plus elle est continue et constante plus elle est riche et épanouissante. C’est l’expérience de Jésus aujourd’hui dans l’évangile. Il parle à son père avec un cœur ouvert. Ceci est possible parce que durant toute sa vie terrestre on le voyait chaque fois se retirer à l’écart pour s’entretenir avec son Père. Ainsi il connait bien le Père et vice versa.

Alors Jésus qui retourne vers son père a soucis de ses disciples. Ils parlent d’eux à son Père afin qu’ils les gardent du mal. « Moi, je prie pour eux ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu m’as donnés, car ils sont à toi. » (Jn 17, 9). La relation de Jésus avec père est une relation dynamique et non pas crispée ou figée. Et dans sa prière sacerdotale Jésus évoque tous les sujets de préoccupations. Ainsi nous laisse-t-il un exemple à suivre. Notre relation avec lui doit être dynamique. Hélas, bien souvent on se fige à des formules seulement comme le « notre père », le « je vous salue Marie », etc. pour dire qu’on prie. Il est évident que je ne dis pas que ce n’est pas important mais ce sont des prières et non la prière à laquelle Jésus nous invite. On dit plutôt des prières, oubliant de prier réellement. Il est vrai que ces prières nous aident énormément dans cette relation avec le Seigneur mais elles ne peuvent et ne doivent pas remplacer le dialogue intime, qui provient du cœur, qu’on doit avoir avec Dieu.

La prière à laquelle Jésus nous invite en quittant ce monde est un peu comme la relation entre deux amoureux. Ils ne cessent pas de se voir, d’échanger, etc. tous les jours et ils ne s’ennuient jamais parce que les sujets sont variés et touchent à leur vécu quotidien, à leurs difficultés, peines, joies et douleurs. Cette relation ne se limite pas seulement à des formules préétablies mais provient du cœur. Voilà pourquoi le désir d’être et de vivre avec l’autre est toujours renoué. Mais regardez une relation dans laquelle chaque jour on ne fait répéter « bonjour, comment vas-tu ? », « Tu as bien dormi ? », « bonne journée », etc… sans une profonde intimité, ne peut pas perdurer dans le temps car on finit par s’ennuyer. Il est donc pareil avec le Seigneur. Notre relation, tant qu’elle ne provient pas du cœur ne peut pas grandir. C’est pourquoi souvent on a beaucoup de Chrétien(ne)s qui perdent le sens de la prière ou bien qui ne prient plus. Pourtant c’est en persévérant dans la prière, dans cette relation profonde avec le Seigneur qu’on apprend à le connaître, à l’aimer et le servir. N’est-ce pas là les germes de la vie éternelle ? Jésus dit en effet « la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ » (Jn 17, 3) Donc dans la prière on apprend à se connaître. Dieu, qui nous connaît déjà, nous redécouvre et nous aussi apprenons à le connaître.

Les disciples du Christ qui connaissaient Jésus, n’ont pas voulu perdre cette belle relation qu’ils ont avec Lui. C’est pourquoi ils ont continué par s’entretenir avec lui chaque jour dans la prière. Et ce faisant, ils affermissaient leurs propres liens les uns avec les autres. En effet, La prière ne nous rapproche pas seulement de Dieu notre Père mais elle nous rapproche aussi de nos frères et sœurs, et nous ouvre à eux. On devient capable d’apprendre à connaître l’autre pour mieux vivre ensemble. C’est l’expérience des disciples qui « tous, d’un même cœur, étaient assidus à la prière » (Ac 1, 14). En étant fidèle à la prière venant du cœur, on devient Un, non seulement avec Dieu mais aussi avec nos frères et sœurs. Et quand cette unité est atteinte alors la joie prévaut dans la relation. Ainsi malgré les vents et marées on reste attaché solidement à Dieu car on a une confiance inébranlable en Lui. Ainsi donc « dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera » (1 P 4, 13) nous dit saint Pierre. Cette belle et profonde relation verticale et horizontale, c’est-à-dire relation avec Dieu et avec nos frères et sœurs, est le résumé de la loi : l’amour de Dieu et l’amour du prochain. Il donc clair qu’une prière incessante et bien vécue nous aide à vivre pleinement les commandements du Seigneur avec allégresse.

 

Bien-aimé(e) dans le Seigneur as-tu une relation personnelle avec le Seigneur ? Brûles-tu d’un désir grand d’être avec lui et de le servir ? As-tu soif de sa présence dans ta vie ? Jour et nuit penses-tu à lui ?  Si oui, alors parles lui de toi, de ta vie, de ce que tu ressens pour lui, de ce que tu traverses chaque jour. Oui, commence par lui parler de tes activités journalières en lui confiant ceux que tu rencontreras sur ton chemin. Commence par lui faire le point de ta journée en lui rendant grâce pour le bien qu’il t’a aidé à accomplir et demande lui pardon pour le mal que tu as commis en restant sourd à son appel. En agissant ainsi tu te rapprocheras de Lui et il se laissera découvrir par toi et ta joie d’être chrétien(ne) sera plus grande et profonde.

 

Bien-aimé(e) trouves tu des difficultés pour prier ? Penses-tu que c’est une perte de temps ? Penses-tu que tu ne sais pas quoi dire à Dieu dans la prière ? Si c’est oui, alors tu devras redécouvrir ton amour premier pour le Seigneur. Tu devras rechercher ce qui t’a poussé vers le Seigneur et demande lui la grâce de toujours t’en souvenir afin de commencer par aller plus loin de cette relation avec lui.

Penses-tu qu’il est tard pour toi ? Penses-tu que tu ne peux jamais faire marche arrière ? Penses-tu que le goût de la prière ne te reviendra plus jamais ? Sois sans crainte et ose te tourner vers lui. Prends courage et dis-lui « me voici Seigneur, je veux vivre une relation profonde avec toi »

 

 

Bien-aimé(e), si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à une relation plus profonde avec lui dans la prière n’endurcis pas ton cœur. Amen

 

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