TROISIEME DIMANCHE DE CAREME DE L’ANNEE B

TEXTES: Ex 20, 1-17 / Ps 18b (19), 8-11 / 1 Co 1, 22-25 / Jn 2, 13-25

PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THEME : Sois zélé pour le Seigneur

 

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, aujourd’hui est le troisième dimanche de carême de l’année B. Nous sommes appelés à montrer notre dévouement au Seigneur notre Dieu. Et un moyen efficace pour manifester ce dévouement est le décalogue comme nous le dit la première lecture.

Jésus ne se fait pas prier pour laisser éclater son zèle pour les choses de son Père. Il découvre avec amertume comment la maison de son Père qui doit être maison de rencontre et d’intimité est devenue un lieu où se pratique l’injustice à ciel ouvert, la discrimination à outrance, la ségrégation sans remord, l’indifférence complète des gardiens de la loi, etc. Jésus a le cœur qui saigne et il le manifeste. Ce que le Christ dénonce dans l’évangile ne nous est pas étranger aujourd’hui. Cette tiédeur et totale indifférence pour les choses de Dieu détruit l’Eglise.

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, mon zèle pour le Seigneur doit me conduire à réserver bon accueil à tous ceux qui viennent sur mon chemin et à voir en eux l’icône de Dieu, sans discrimination aucune. Hélas, c’est la discrimination et la ségrégation à outrance au cœur de l’Eglise. On prend l’église comme notre patrimoine à nous seul et on ne s’ouvre pas aux autres qui y viennent. On ne réserve pas bon accueil aux nouveaux venus. Et cela commence déjà dans nos associations, groupes et mouvements. Combien d’associations ne meurent elles pas dans nos paroisses parce que les anciens ne font pas bon accueil aux nouveaux et ne leur donnent pas l’opportunité de s’intégrer dans l’association ? Combien de groupes ne sont-ils pas en difficultés puisqu’au sein du groupe se crée des fractions car certains se croient supérieurs aux autres comme les Juifs et les païens ?

Mon zèle pour le Seigneur, doit me conduire à me soucier des choses de Dieu. Se soucier des choses de Dieu c’est contribuer généreusement et de tout notre cœur à la propagation de la foi, à la construction de la maison du Seigneur tant physique que spirituelle, etc. Hélas nous sommes les premiers et grands destructeurs des choses de Dieu. A peine sommes-nous capables de contribuer à la construction de notre église paroissiale. Malgré les moyens financiers que nous avons, on ne fait jamais de dons pour la construction de l’église. Et c’est encore nous qui nous plaignons que l’église n’est pas splendide, n’est pas encore bâtie, n’est pas un lieu décent pour la prière, etc. Qui va la bâtir pour nous si nous-mêmes sommes si avares ? Aussi, au sein de l’église, on attise les tensions, on oppose les uns aux autres. Au lieu d’être des artisans de paix on se transforme en artisan de haine et de mépris. Ainsi nous détruisons l’unité de l’Eglise.

Mon zèle pour le Seigneur doit me conduire à une profonde intimité avec lui. Ma relation personnelle avec Dieu doit être primordiale pour moi. Je ne peux, donc, pas perdre une seconde sans penser à Dieu. Comme le dira le Psalmiste : « Dans la nuit, je me souviens de toi. Et je reste des heures à te parler » (Ps 63(62), 7). Celui/celle qui est zélé(e) pour le Seigneur ne passe pas son temps à penser à autre chose que l’objet de ses délices qui n’est nul autre que Dieu lui-même. Dans son sommeil il ne pense pas à la dernière blague qui lui a été racontée ni au dernier feuilleton qu’il a regardé ni même à la dernière personne qui lui fait du mal mais il pense au Seigneur. Hélas, à peine parvenons-nous à faire le signe de la croix au réveil comme au coucher. On n’a même pas le temps de nous ressourcer dans le Seigneur avant d’entamer notre journée. Si individuellement on ne prie pas, comment pouvons-nous prétendre prier en tant que famille ? Si nous-mêmes n’avons aucune relation d’intimité avec le Seigneur comment comptons-nous parler de lui aux autres ? Bien-aimé(e)s, on ne donne aux autres que ce qu’on a.

Mon zèle pour le Seigneur doit me conduire à emprunter les chemins du Seigneur. Emprunter les chemins du Seigneur c’est obéir à ses préceptes. Les paroles du Seigneur sont pour le/la zélé(e) esprit et vie. Ainsi donc le/la zélé(e) se plait dans les lois du Seigneur et les enseigne aux autres. Il/elle ne manque aucune opportunité pour se rappeler et rappeler aux autres les préceptes du Seigneur. C’est d’ailleurs pourquoi nous dira le psalmiste : « Heureux l’homme qui ne marche pas selon le conseil des méchants, Qui ne s’arrête pas sur la voie des pécheurs, Et qui ne s’assied pas en compagnie des moqueurs, Mais qui trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel, Et qui la médite jour et nuit ! » (Ps 1, 1-2) C’est cette loi du Seigneur que Moïse communique au peuple de Dieu. Hélas tout comme ce peuple nous ne faisons que transgresser ces préceptes à travers les lois que nous incluons dans nos constitutions, des conseils que nous prodiguons aux autres en faveur de la destruction de la vie sans oublier nos injustices à différents niveaux.

Bien-aimé(e) es-tu zélé(e) pour le Seigneur ? Es-tu pour le Seigneur ? Agis-tu pour la gloire de Dieu ou bien pour ta propre gloire ? A toi de répondre à ces questions ! Mais sache que Dieu t’attend si tu es tombé(e) dans la tiédeur. Il t’attend si tu n’as pas fait de lui tes délices. Il t’attend si tu as toujours négligé de soutenir les choses de Dieu. Il t’attend si tu as toujours été artisan de division et de ségrégation dans son Eglise. Il t’attend si tu as toujours manqué de le découvrir dans les autres. Oui, Dieu t’attend pour te pardonner et te mettre sur le droit chemin. Il n’est pas trop tard pour toi. Tu peux encore revenir à lui.

 

Bien-aimé(e), si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à être zélé pour lui et lui seul, n’endurcis pas ton cœur. Amen

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