TEXTES: Jr 31, 7-9 / Ps 125(126), 1-6 / He 5, 1-6 / Mc 10, 46b-52
PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME: Jésus transforme
Bien-aimé(e)s dans le Seigneur nous sommes au trentième dimanche du temps ordinaire de l’année B. Les textes liturgiques que l’Eglise notre sainte mère nous propose nous rappelle que Jésus est capable de nous transformer et de nous mettre sur le bon et droit chemin si nous venons à Lui.
L’idée du pardon de Dieu aux hommes est déjà présente dans la première lecture. Jérémie décrit un peuple qui a été submergé par le péché au point que cela l’a affaibli : « l’aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée », mais Dieu, puisqu’ils se sont décidés d’avancer vers Lui, les conduit : « par un droit chemin où ils ne trébucheront pas » (Jr 31, 9).
Batimée dans l’évangile a bien compris que seul Jésus est capable de transformer sa vie qui était déjà enfouie dans les ténèbres. Et c’est pourquoi quand il entendit que Jésus passait par là : « il se mit à crier : ‘Fils de David, Jésus, prends pitié de moi’ » (Mc 10, 47). Ce désir de Batimée de sortir de ses ténèbres n’était pas du goût de ceux qui l’entouraient alors ils ont essayé de le réduire au silence.
Bien-aimé(e)s, chacun de nous souffre d’un aveuglement symbole du péché au point qu’il nous semble qu’il n’y a plus rien qui soit possible pour nous. Mais le Christ peut nous refaire, il peut transformer encore notre vie. Cette expérience de Batimée nous la faisons tous. Les gens qui essayaient de le faire taire sont ces nombreuses voix qui nous découragent quand on veut sortir de nos ténèbres : « Tu es fait ainsi et tu ne peux rien y changer », « si tu abandonnes la prostitution de quoi vas-tu vivre ? », « si tu ne prends plus les pots de vin au service ton salaire ne te suffirait jamais pour nourrir ta famille », « si tu quittes ce groupe de voleurs, bandits et malfaiteurs, tu ne pourras plus vivre dans le luxe dans lequel tu es », etc… Mais Batimée s’était dit trop c’est trop, advienne que pourra alors il s’est mis à crier de plus belle pour que Jésus puisse l’entendre. Il savait que c’était certainement l’unique opportunité qu’il avait pour s’en sortir et que probablement qu’il n’aurait pas d’autre chance. C’était le moment pour lui, car Jésus était sur son chemin à Lui. Jésus a daigné prendre par là. Batimée n’a pas voulu se laisser intimider par les autres qui certainement tiraient profit de son état. Pour lui mieux vaut sauver son âme en abandonnant tout que de garder tout ce que le monde lui offre mais perdre son âme. Une telle fermeté de Batimée me rappelle Sekou Touré de la Guinée qui disait : « mieux vaut vivre libre dans la pauvreté que de vivre esclave dans la richesse ».
Sa persistance a payé car Jésus est le grand prêtre par excellence qui est « capable de compréhension envers ceux qui commettent des fautes par ignorance ou par égarement » (He 5, 2). Jésus lui fait appel et Batimée « jeta son manteau », c’est-à-dire tous ces liens qui le maintenaient dans les ténèbres, tous ces biens matériels qui l’aveuglaient davantage et lui faisaient perdre le sens du bien. Il a confiance que celui vers qui il va est capable de tout et qu’il ne manquera de rien. Bien-aimé(e)s la profonde transformation advient quand déjà en allant vers Jésus on jette tout ce qui nous liait et tenait captif pour ne compter que sur le Seigneur. Et Jésus accomplit dans sa vie le miracle qu’il attendait depuis toujours : Il retrouva la vue. Ce que beaucoup lui disait impossible est devenu possible à cause de sa persévérance et de son désir de sortir des ténèbres. Voilà pourquoi Jésus peut lui dire : « Va, ta foi t’a sauvé » (Mc 10, 52).
Aujourd’hui encore tu peux faire cette expérience de Batimée si tu veux. Tu peux rentrer dans une nouvelle relation avec ton Dieu si tu veux. Une seule chose, crie vers Lui de tout ton cœur et de toute âme et abandonne tes chemins tortueux en Lui faisant confiance et Lui transformera ta vie.
Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur t’invitant à t’abandonner dans ses bras afin de sortir de tes ténèbres n’endurcis pas ton cœur. Amen