SOLENNITE DU CHRIST ROI DE L’UNIVERS DE L’ANNEE A

TEXTES: Ez 34, 11-12.15-17 / Ps 22(23), 1-2ab, 2c-3.4, 5, 6 / 1Co 15, 20-26.28 /  Mt 25, 31-46

PREDICATEUR : P. Roméo YEMSO, SVD

THEME: Du côté des brebis ou des chèvres, où serons-nous, mon frère, ma soeur?

Bien aimés dans le Christ Jésus, en trente-quatrième Dimanche , nous célébrons la Solennité du  Christ, Roi de l’Univers qui marque la fin de l’année liturgique (A) et le début d’une nouvelle année dénommée (B): c’est la Bonne Année liturgique dans le contexte de COVID-19 où nos églises sont privées de procession solennelle à travers les artères de nos villes et villages avec le Christ Roi de l’Univers. Mais au ciel les anges en feront pour nous.

Cette fin de l’année liturgique nous oriente vers deux réalités incontournables du Christ: il s’agit de Sa venue ou de Sa paroisse  et le triomphe de Sa Royauté universelle pour juger les vivants et les morts, pour placer chacun/chacune à sa place ( les brebis et les chèvres). Cette solennité instituée par le pape Pie XI en 1925 par son encyclique Quas Primas, nous partage la fin eschatologique de l’humain, le Règne de Dieu sur l’ensemble de l’Univers par Son Fils Jésus Christ, Celui qui est le chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14, 16), le Médiateur entre Dieu et Son Nouveau Peuple, le Nouveau Moïse selon l’évangile de Matthieu ( Cf Mt 5-7), le Nouveau Adam, selon l’héritier et les écrits de l’apôtre Paul ( Cf. Rm 5, 12-14; I Co 15, 20-26). Oui, le Seigneur est Notre Berger, rien ne saurait nous manquer (Ps 23, 1-2ab). Mais en cette fête, posons-nous une petite question: Où sommes-nous? Du côté des brebis? Ou des chèvres? (Mt 25, 33)

Bien aimés dans le Christ Jésus, la première lecture tirée du prophète Ezéchiel (Ez 34, 11-17), nous montre que le monde a tant besoin de la justice à tout niveau de vie de l’homme, dans son écosystème et dans toute la création entière. Elle est recherchée par les rois  et les grandes personnes du peuple d’Israël. Est-ce une prétention de leur part quand nous voyons que les petits, les faibles, les malades et les isolés en font les frais? Sous leur conduite, surtout sous les pouvoirs de décisions, de monnaie, d’avoir par les maîtres de ce monde, le peuple choisi comme la Nouvelle Jérusalem remplie d’aujourd’hui par les païens – les estropiés, les gens sans terres et sans maison ainsi que les nomades – est découragé dans sa foi comme un troupeau sans berger, ou un troupeau mal conduit. C’est le prophète Ezéchiel qui dit clairement que ces puissants sans foi ni loi seront dépossédés de leur pouvoir et que Dieu le Berger prendra tout en main. Il veille sur la vie de ses brebis, en les soignant, en écartant les mauvais pasteurs ou bergers de vrais bergers, en établissant toute justice selon son cœur. Et depuis le rejet des groupes de pharisiens, des scribes, depuis qu’une brebis blessée a autant de prix que quatre-vingts-dix-neuf qui n’ont pas besoin de revenir, nous n’avons plus qu’à attendre le Bon Berger.  Que l’Esprit de Dieu soit toujours notre aide dans ce monde rempli de mensonges et de faux prophètes à cause de la pauvreté, de la misère et du gain facile.

Bien aimés dans le Christ Jésus, l’évangile de la Solennité du Christ Roi cette année tiré de Mt 25, 31-46, nous confirme que c’est ici et maintenant que  nous nous prononçons pour ou contre le Christ, Roi de l’Univers

En effet, chrétiens/chrétiennes, nous parlons d’amour depuis vingt siècles. Nous répétons constamment que l’amour est le critère ultime, la mesure de toute mesure, de toute attitude et de tout comportement. Nous affirmons que par amour, le jugement final sera prononcé sur toutes les personnes, structures et réalisations des humains. Avec ce beau message d’amour, on a l’impression que Jésus demeure l’enveloppe, le phénotype et l’évangile en est une autre. Finalement, nous ne serons pas jugés de manière générale sur l’amour, mais sur quelque chose de beaucoup plus concret: Qu’avons-nous fait quand nous avions rencontré quelqu’un qui avait besoin de nous? Comment avons-nous réagi aux problèmes et aux souffrances de certaines personnes que nous avons rencontrées en chemin?

De plus, ce qui est décisif dans la vie, ce n’est pas ce que nous disons ou pensons, ce que nous croyons ou écrivons. De beaux sentiments ou des protestations stériles ne suffisent pas non plus. L’important est d’aider ceux/celles qui ont besoin de nous. Et c’est ici et maintenant, c’est dans ce monde ici-bas que nous sommes jugés par nos actes, nos témoignages. Le jour de jugement ou le dernier jour se voit ici comme la conséquence directe de notre agir,  de notre séjour en ce monde des humains. Ce jour se voit comme proclamation et affichage des résultats, sous-entendu que l’examen est déjà passé. Ce qui est aussi intéressant c’est que personne n’est exclue à cet examen. Et cet examen ne dépend pas de combien de temps, d’années tu aurais vécu.

Aujourd’hui,  beaucoup de nous sommes satisfaits/satisfaites et calmes parce que nous ne faisons de mal à personne. Nous oublions que, selon l’avertissement de Jésus (Cf Mt 25, 41-46), nous préparons notre échec final chaque fois que nous fermons les yeux sur les besoins des autres, chaque fois que nous nous dérobons à toute responsabilité qui n’est pas pour notre propre bénéfice, chaque fois que nous nous contentons de tout critiquer, sans donner un coup de main à personne.

Par ailleurs, la parabole de Jésus nous invite et nous oblige à nous poser des questions très précises: est-ce que nous faisons quelque chose pour quelqu’un? Quelles personnes pouvons-nous aider? Que devons-nous faire pour qu’un peu plus de justice, de fraternité, de solidarité et d’amitié règnent entre nous? Que pouvons-nous faire d’autres encore?

Somme toute, le dernier et principal enseignement de Jésus dans cette Solennité à travers l’évangile de Matthieu est celui-ci: le royaume de Dieu est et sera toujours pour ceux/ celles qui aiment les pauvres et les aident dans leurs besoins (Cf. Mt 25, 40). C’est la chose essentielle et définitive. Un jour, nos yeux s’ouvriront et nous découvrirons avec surprise que l’amour est la seule vérité et que Dieu règne là où il y a des hommes/femmes capables d’aimer et de prendre soin des autres.

Que devant la Lumière du Verbe et l’Esprit de Grâce se dissipent les ténèbres du péché et la Nuit de l’incroyance. Et que l’Amour de Jésus habite dans nos cœurs. Amen!

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