SOLENNITÉ DE SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU DE L’ANNEE B

TEXTES : Nb 6,22-27 / Ps 66, 2, 3, 5,7.8 / Ga 4,4-7 / Lc 2,16-21

PRÉDICATEUR : P. Ludovic AMOUZOU, SVD

THÈME : En compagnie de la vierge marie et à partir de nos familles, faisons régner la paix dans le monde !

Partageant sa foi en Dieu et en la capacité de faire le bien qui est en chaque Etre humain, Mère Térésa de Calcutta conseille : « Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix dans le monde ? Rentrer chez vous et aimez votre famille ! »

Chers frères et Sœurs en Christ !

En ce premier jour de la nouvelle année dédiée à la fois à Solennité de Sainte Marie, Mère de Dieu et à la Journée Mondiale pour la paix, les lectures nous plongent dans deux évènements distincts mais complémentaires voulus par Dieu pour le bonheur et le salut de l’Homme. Car, qui d’entre nous ne connaît pas la place et le rôle de la femme, et la Sainte Vierge Marie de surcroît, dans la création, la préservation et la restauration de la paix dans le cœur, dans la vie et l’Etre de l’homme. La première lecture et le psaume nous montrent comment la bénédiction prend sa source en Dieu et est donnée dans la famille tandis que la deuxième lecture et l’évangile mettent en exergue la Sainte Vierge Marie comme le canal privilégié par lequel Dieu déverse la plénitude de sa bénédiction sur l’humanité entière.

Bien aimés dans le Seigneur !

Dans son message de la journée Mondiale de la Paix de cette année, le Pape François nous lance cette belle exhortation qui est à la fois un enseignement concernant la nécessité de la culture de la paix :

 La paix est un bien précieux […] En effet, on ne peut pas parvenir vraiment à la paix que lorsqu’il y a un dialogue convaincu d’hommes et de femmes qui cherchent la vérité au-delà des idéologies et des opinions diverses. La paix est un édifice ‘‘ sans cesse à construire’’, un chemin que nous faisons ensemble en cherchant toujours le bien commun de tous et en nous engageant à maintenir la parole donnée et à respecter le droit.

 Ce cheminement qui demande beaucoup de nous et coûte énormément à Dieu, nous sommes appelés à le commencer, à le continuer et à aller jusqu’au bout du processus afin d’être en paix d’abord en nous-mêmes, avec nos plus proches, avec nos connaissances, avec la nature qui nous entoure et finalement avec Dieu. Mais il faut toujours relever que la paix commence par ce que nous avons en abondance dans nos cœurs et que traduisent, en fait, les paroles que nous prononçons.

C’est donc sans ambages que la première lecture de ce premier jour de l’an 2021, lecture tirée du livre des Nombres nous invite à bénir c’est-à-dire à prophétiser le bien sur la vie des autres. Et la première des choses à noter est que la bénédiction n’est pas prononcée par un prêtre sur l’assemblée mais par un mari/père (un homme) sur ses enfants et sa descendance. Quant à la deuxième chose à faire ressortir, c’est que l’homme ne bénit pas de sa propre autorité, de son propre chef ; il se tourne vers Dieu, le Père de tous, afin de lui demander de répandre ses bienfaits sur les personnes qui lui sont chères. La leçon à retenir de la première lecture est le fait que c’est Dieu qui est la source de toute vraie bénédiction. L’homme, quel que soit sa grandeur, sa dignité, son autorité demeure canal, artisan, collaborateur de cette bénédiction divine qui seule peut procurer la paix à tout Homme et à tout l’Homme. Il est donc crucial en ce début d’année 2021 de garder un mental et maintenir une attitude d’humilité dans nos relations avec les autres, avec la nature et avec Dieu. A cela convient-il, semble nous rappeler le psaume l’importance de savoir dire merci à Dieu d’abord, ensuite à nos proches et enfin à la nature pour tout ce qu’ils ont généreusement donné de leur meilleur en cette, O combien difficile et terrible,  année 2020.

Chers Amis dans le Christ !

Si Dieu a fait, fait et fera encore de merveilleuses choses dans nos vies, il y a une chose pour laquelle nous ne pourrions jamais assez le remercier : celle du don total de son Fils pour qu’il soit la paix entre lui et nous et assure notre salut. C’est à ce devoir de mémoire, de paroles et d’actes de reconnaissance que nous convie Saint Paul dans sa lettre aux Chrétiens de Galates que nous avons eu comme deuxième lecture. En plus de ce rappel de notre salut en Jésus Christ sur lequel nous devons méditer comme un mystère, Saint Paul met en lumière le rôle discret mais irremplaçable de la Vierge Marie dans la réalisation de ce mystère du salut. Si en Dieu le nous voyons le Père ABBA et en Jésus-Christ le Frère, en Marie, la servante de Dieu nous avons désormais une Mère qui fait de nous des fils et filles du Père, et des frères et sœurs de Jésus, cohéritiers des grâces divines. Mais comment a-t-elle pu être une collaboratrice si docile de Dieu dans le mystère de notre adoption et de notre salut ? Saint Luc, dans le passage de l’Evangile de ce jour, nous en livre le secret.

Chers frères et sœurs en Christ !

Si tout ce qui précède a eu comme background la sphère essentiellement spirituelle, ce que nous rapporte l’épisode relaté dans l’Evangile nous met dans un environnement familier et ordinaire qu’est une maison et une famille avec au centre un nouveau-né et à ses côtés une mère attentive à son 1er enfant-mâle qui est Fils de Dieu. Qu’apprenons-nous en fait sur la Vierge Marie dans cet Evangile ? La simplicité, l’écoute attentive de Dieu, l’esprit de discernement et l’obéissance.

  • SIMPLICITÉ: ‘‘les Bergers découvrirent marie et Joseph, avec le nouveau-né couché dans une mangeoire’’

On ne découvre ce qui a un aspect caché. Dans le cas de la visite des bergers, il faut comprendre que dans l’ordinaire et simple famille composée d’un homme et d’une femme qui venaient d’être parents pour la première fois, les bergers ont reconnu la Sainte Famille. Dans cet enfant fragile et pauvre se trouve le Dieu fort et immensément riche. Nos couples et nos familles sont des dons de Dieu, des lieux par excellence où Dieu veut rencontrer les époux, les parents ainsi que leurs enfants et former leur cœur à l’aimer et à aimer son prochain. Vous et moi sommes alors interpellés à laisser Dieu faire de nos familles et communautés des Eglises domestiques où sa grâce opère et où la recherche de la paix, la culture de la paix est enseignée par une vie familiale basée sur le dialogue, le pardon, la réconciliation.

  • ECOUTE ATENTIVE (‘‘retenait tous ces évènements’’)

L’écoute surtout celle attentive est une vertu essentielle dans la relation entre Dieu et l’Homme ainsi qu’entre les hommes. La Vierge Marie s’est efforcée d’ouvrir les oreilles de son cœur, de sa vie et de son âme à l’Esprit de Dieu qui lui a fait connaître ce que Dieu attend d’elle. Avec confiance, la jeune mère nous apprend à relever avec Dieu les défis qui jalonnent notre cheminement avec le Seigneur. Même quand elle ne comprenait pas tout, la Vierge Marie s’en remettait à Dieu qui sait tout, qui peut tout et qui permet tout. Avec Maman Marie, apprenons à prêter oreille à tout ce que Dieu nous dit sur nous-mêmes, sur les autres et sur lui-même. Notre SHALOM (‘‘ Paix’’) réside dans l’écoute de Dieu, écoute qui précède le discernement.

  • DISCERNEMENT (‘‘ les méditait dans son cœur’’)

Discerner le plan de Dieu pour l’Homme, c’est essayer de distinguer à travers toute sorte d’évènements ce que Dieu veut de bien pour celui-ci. Car, les pensées et les plans de Dieu pour nous demeurent toujours au-dessus de tout ce que nous pouvons imaginer. Dans tout ce qui venait de se passer depuis qu’elle a enfanté le Prince de Paix, la Vierge Marie distingue toujours la main de Dieu qui gouverne le monde avec justice et qui conduit la destinée de l’Homme et des nations. Pour avoir et maintenir la paix, il est fondamental que nous prenions le temps de revisiter les évènements de nos vies, de prier avec eux et d’y trouver Dieu qui nous conduit et nous guide vers ce qui fera notre paix. Au sein de la famille, le discernement doit être vécu par les parents afin que les enfants l’acquièrent et la transmettent aux futures générations. Car sans cela, la paix sera sans cesse menacée dans les cœurs, les esprits et les vies et le monde.

  • OBÉISSANCE (‘‘ le nom que l’ange avait donné avant sa conception’’).

Une chose est d’écouter et  de discerner ; une autre chose est de mettre en pratique ce qui nous est demandé. En effet, obéir devient de plus en plus difficile dans notre monde dans lequel au nom de la liberté et du relativisme tout le monde a raison et que nul n’a le droit d’imposer à l’autre quoi que ce soit. Dans la phase importante de donner un nom à l’enfant qui signifie en fait donner une identité distincte à l’enfant et l’insérer l’enfant dans la famille d’où il est issu, le couple accepta le nom de Jésus ‘Dieu sauve’ ou ‘Salut/ aisance’ que Marie avait reçu de l’Ange à l’annonciation (Luc 1,31). Joseph et Marie ont tous deux obéit à Dieu dans l’accueil de sa volonté et dans la soumission totale à son plan pour eux. C’est à ce prix que leurs cœurs et vies ont reçu la paix intérieure que Dieu seul donne et qui rejaillit dans nos familles, services, églises, nations et humanité. Apprenons de Joseph et surtout de Marie à tout confier au Seigneur dans la prière car lui seul peut donner, assurer, restaurer la paix en nous et autour de nous.

Prière

Dans mon cœur à la fois si petit et si grand, à la fois si humain et si divin, Sème Seigneur plus de graines de ta paix. Donne-moi la force et la grâce de les entretenir et de les faire grandir en moi et autour de moi. Alors, ta paix qui a inondé mon cœur et ma vie coulera aussi dans la vie de mes proches et de mon entourage. Sainte Marie, Reine de la Paix, accompagnez-moi dans cette mission de paix à vivre au quotidien !  Amen !

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