TEXTES : Ac 2, 1-11 / Ps 103(104), 1. 24. 29-31. 34 / Rm 8, 8-17 / Jn 14, 15-16. 23-16
PREDICATEUR : P. Bruno WENSAN’NA, SVD
THEME: Un nouveau souffle
A l’origine la pentecôte, une fête juive célébrée cinquante jours après la pâque juive, était une fête d’action de grâce après la récolte. Plus tard, les Juifs y ont inclus le souvenir des alliances de Dieu avec Noé après le déluge et avec Moïse au mont Sinaï. Mais avec la passion et résurrection du Christ, notre pâques, la fête de la pentecôte dans le sens chrétien est devenue l’accomplissement de la promesse du Christ : la descente de l’Esprit Saint sur les apôtres. La pentecôte chrétienne n’est pas un évènement du passé qui s’est produit, c’est un évènement qui se produit encore aujourd’hui et qui continue par recréer l’Eglise et le monde. Il « rajeunit l’Eglise et il la renouvelle sans cesse, l’acheminant à l’union parfaite avec son Epoux » (Lumen Gentium N. 4) . Le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres et la Bienheureuse Vierge Marie comme des langues de feu et il continue de descendre encore aujourd’hui. Les premiers chrétiens sont devenus de puissants témoins et de braves martyrs de leur Foi en Jésus. Les textes proposés pour cette occasion nous lancent des défis et nous invitent à vivre quatre choses comme l’Eglise naissante : la Communion, la Prière la Sainteté, et l’Evangélisation (l’annonce).
La communion, nous pouvons aussi parler de l’unité. Jésus lui-même à travers son discours d’adieu et sa prière sacerdotale est revenu sur l’unité qui doit exister parmi ses disciples, « qu’ils soient un ». Dans le récit de la pentecôte se réalise la prière de Jésus comme nous pouvons le remarquer par l’étonnement de ceux qui écoutaient les apôtres : « Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens ? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans son propre dialecte, sa langue maternelle ? ». Saint Irénée renchérit en disant ceci, « l’Esprit ramène ainsi à l’unité les races séparées et offrant au Père les prémices de toutes les nations » (Adversus haereses, III, 17, 2: SC 211, pp. 330-332). Oui, la communion est dorénavant l’identité de l’Eglise. La communion se vit sur deux plans la communion fraternelle et la communion avec Dieu. La première grâce que l’esprit nous donne est cette communion avec Dieu. Cette communion avec Dieu n’aura pas de sens si elle n’est pas vécue dans le concret avec les frères et sœurs, d’où la nécessité d’une communauté chrétienne au sein de laquelle se vivra cette communion.
La prière : « mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! » martèle saint Paul dans la deuxième lecture. Les apôtres étaient tous en prière en attente de la grâce du Saint Esprit. Le cénacle ou la chambre haute est l’image de l’Eglise en prière qui sans cesse et quotidiennement implore l’effusion de l’Esprit. La première communauté telle que présentée était infuse de la force de cette prière qui la rendait forte même au cœur de la persécution
La sainteté : la vocation première de tout chrétien est la sainteté (Lumen Gentium 40). L’Esprit de Pentecôte conduit tout croyant à la sanctification, en nous faisant vivre. Et voilà pourquoi Paul s’évertue à nous rappeler que « par l’Esprit, vous tuez les agissements de l’homme pécheur, vous vivrez. En effet, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves ». Ainsi donc l’Esprit nous conduit sur le chemin de la sainteté :
– en éclairant nos consciences sur le sens du péché.
– en nous fortifiant dans notre combat contre les tentations et dans notre mission de témoigner du Christ par nos vies chrétiennes transparentes.
-en nous sanctifiant par les Sacrements.
– en nous rappelant constamment les enseignements du Christ et en guidant le Magistère de l’Église dans la présentation correcte des enseignements du Christ.
– en nous aidant à prier et parler, principalement à travers la Bible.
– en nous comblant de ses dons sacrés.
L’évangélisation (l’annonce). Il s’agit ici de la nouvelle évangélisation. Quand la communion, la prière et la sainteté sont vécues comme don de l’Esprit l’annonce découle nécessairement. Les récits de la résurrection et de pentecôte finissent toujours avec cette annonce de la bonne nouvelle. Le jour de Pentecôte nous assistons à la naissance de la nouvelle Eglise voulue par le Christ. Dans l’évènement de la pentecôte se vit déjà cet aspect missionnaire de l’Eglise.
Le Pape François dans son message du 6 août 2013, pour la Journée mondiale des missions 2013 disait ceci « l’annonce de l’Évangile est inséparable du fait d’être disciples ». Cette annonce doit émaner de notre expérience quotidienne avec Jésus comme le faisaient les premiers disciples. Le témoignage devient ainsi une exigence dans cette annonce kérygmatique.