VINGT-TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE DE L’ANNEE A

TEXTES : Ez 33, 7-9 / Ps 94(95), 1-2. 6-9 / Rm 13, 8-10 /Mt 18, 15-20

PREDICATEUR : P. Grégoire AGBALEVON, SVD

THEME : Veille au bien-être de l’autre

La liturgie de la Parole de ce vingt-troisième dimanche du Temps Ordinaire en appelle à la responsabilité de tout(e) chrétien(ne) d’aider ses frères et sœurs à faire ce qui est juste. C’est précisément ce qui se passe dans la première lecture où le prophète Ezékiel se sent responsable de sa communauté. Il s’entend être appelé par le Seigneur et reçoit la mission de guetteur pour la maison d’Israël : « je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël ». Je suppose que tout le monde a au moins une idée du rôle d’un gardien.

Un bon guetteur est comme une sentinelle placée au poste de garde pour sauver une ville. C’est dans ce sens que le prophète Ezékiel comprend sa mission ; car il se doit de transmettre à ses frères en exile à Babylone, les avertissements de Dieu et appels à la repentance. Contrairement à cela, il sera tenu responsable pour la mort de ses concitoyens. Quelle lourde responsabilité pour le prophète puisque nous savons tous comment il est difficile ou bien le courage que cela nécessite pour aller trouver quelqu’un et lui parler de ses lacunes, de ses faiblesses alors que nous sommes loin d’être parfaits et ne sommes pas exempts de torts. Mais chrétiens que nous sommes, nous avons une grave responsabilité pour le bien et le salut des autres ; en vertu de notre baptême, nous sommes devenus prophètes et nous avons le devoir et l’obligation de faire briller la lumière de notre foi devant les hommes. En cas de besoins nous sommes tenus d’aider notre semblable sur le chemin du salut par des actes charitables qui ne consistent pas seulement à prier pour la personne mais aussi à pardonner et à réprimander.

C’est le cas dans l’évangile d’aujourd’hui où Jésus donne un enseignement sur la « vie communautaire ». Il nous parle, à nous qui avons décidé de parier sur la communauté, à nous qui valorisons la vie en commun et rêvons d’un projet qui inclut tout le monde. Personne n’est perdue au point de ne pas mériter notre sollicitude, notre proximité et notre pardon. Nous devons œuvrer pour permettre le retour de celui ou de celle qui s’est éloigné(e). Dans cette perspective, on comprend alors qu’une faute ou un péché commis par quelqu’un nous interpelle tous mais engage, en premier lieu la victime du péché du frère ou de la sœur ; et il/elle est appelée à prendre l’initiative en faisant le premier pas vers celui/celle qui lui a fait du tort pour qu’il/elle ne se perde pas.

Prendre l’initiative demande d’être plus courageux pour aller à la rencontre des personnes qui nous avaient fait du mal en vue d’œuvrer pour sa réinsertion dans la communauté. Mais Jésus nous signale que ce processus de réinsertion commence par le dialogue à deux et si possible l’étendre à d’autres acteurs. Il nous prévient également de la possibilité que l’autre se ferme, refuse de changer, persiste dans le mal. On ne peut nier qu’il y ait des personnes persistant dans le péché qui blessent la cohabitation et la communauté.

Enfin Jésus nous invite à prier ensemble. Nous sommes dans le domaine de la foi. L’unité de l’Eglise est au-delà de ce qui déchire les hommes. C’est pourquoi tout effort de réconciliation doit être toujours tenté. Que notre prière soit fervente et s’élève de manière unanime.

Prions pour le rachat de ceux qui s’étaient égarés, pour la réconciliation et la réparation dans la vérité.  Faisons toujours le premier pas dans nos rapports les uns avec les autres pour aller à la rencontre de ces derniers avec le Christ qui nous demande de faire un pas résolu et sûr vers les frères et sœurs tout en renonçant à la prétention d’être pardonnés sans pardonner, d’être aimés sans aimer.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.