TEXTES: Sg 2, 12. 17-20 / Ps 53(54), 3-8 / Jc 3, 16 – 4, 3 / Mc 9, 30-37
PREDICATEUR: P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME: Sois humble
Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous sommes au vingt cinquième dimanche du temps ordinaire de l’année B. Les textes que nous propose l’Eglise, notre sainte mère, nous rappelle que l’humilité précède la gloire. Sans l’humilité notre vie devient un échec, un désastre, une lutte malsaine pour le pouvoir éphémère.
Les disciples de Jésus montrent de façon spectaculaire leur immaturité et soif du pouvoir. Au moment où leur maître parle de son imminente passion, eux se disputent sur les positions au sein du groupe. Ils veulent se partager déjà les rôles dans le système de gouvernance. Ils se lancent dans une course acharnée pour le pouvoir. Chacun veut la meilleure part du gâteau. Ils ne pensent plus à l’idéal de vie que le Christ leur a enseigné durant toutes ces années. Non ! Ce sont leurs désirs mesquins et égoïstes qui les intéressent. Une telle attitude est due au fait que l’envie et la jalousie sont nés en leur sein. Certains se sont probablement vus comme les mieux placés pour occuper certaines positions comme par exemple celle de Pierre – chef des apôtres, ou même celle de Jean – le disciple bien-aimé, mieux encore celle de Judas – le trésorier du groupe. D’où leur désunion. Et Saint Jacques nous met en garde : « Bien-aimé(e)s, la jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d’actions malfaisantes. » (Jc 3, 16) Le silence qu’ils observent à la question de Jésus révèle leur culpabilité. Ils savent qu’une telle attitude ne répond pas aux idéaux évangéliques. Mais apparemment, ils s’en foutent pas mal ! Leur orgueil et soif du pouvoir ont eu raison de l’humilité que le Christ a essayé de leur inculquer.
Bien-aimé(e)s, n’est-ce pas ce qui se passe aussi dans nos rangs, dans nos communautés religieuses, dans nos presbytères, dans nos séminaires, dans nos paroisses, dans nos associations et groupes organisés, dans nos familles, dans nos villes et dans nos pays ? On lutte pour les positions à divers niveaux. Et pour cela on est prêt à tout pour parvenir à nos fins. Une lutte sans merci alors s’engage. Ainsi enterrons-nous tous les idéaux évangéliques que nous professons de nos lèvres. Finis avec les vœux d’obéissance et de pauvreté librement professés. Nous devenons des loups rapaces en montrant un visage angélique à l’extérieur. La fraternité et l’amitié deviennent un slogan et jamais un principe de vie pour nous car notre ego surpasse tout. Nous devenons insensibles aux paroles de Dieu. A vrai dire nous émoussons nos consciences pour ne pas laisser la culpabilité nous envahir. Malheureusement quand nous ne parvenons pas à nos fins alors comme le dit si bien saint Jacques : « vous entrez en conflits et vous faites la guerre. » (Jc 4, 2) C’est ici qu’on choisit de torturer ceux-là qui sont dans les positions que nous avons voulu occuper. On s’efforce de mettre les bâtons dans les roues des autres. Et on se dit, comme le reprend la première lecture, « Soumettons-le à des outrages et à des tourments ; nous saurons ce que vaut sa douceur, nous éprouverons sa patience » (Sg 2, 19). Et de façon délibérée nous faisons souffrir nos propres frères et sœurs dans nos communautés, mouvements et associations. Quelle méchanceté !!!
Et c’est en ce moment qu’on peut fièrement dire « tu sais qui je suis ? », « Tu sais à qui tu parles ? ». Oui, je sais mon frère, ma sœur je sais qui tu es ! Suis-moi à la morgue et je te dirai qui tu es. Prends courage pour marcher avec moi jusqu’au cimetière je te dirai qu’est-ce que tu deviendras.
Bien-aimé(e)s, vanité des vanités tout est vanité nous dit les Ecritures saintes. Car toutes ces positions pour lesquelles nous nous entretuons ont toutes une fin. Seule notre relation avec le Christ manifestée dans le service que nous rendons à nos frères et sœurs, demeurera. C’est pourquoi le Christ nous exhorte à revêtir l’humilité. Jésus nous montre la voie royale pour toute grandeur : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (Mc 9, 35)
Bien-aimé(e), il est encore temps pour nous de changer. Il est encore temps pour nous de laisser le Christ nous transformer. Nous avons besoin de devenir des chrétien(ne)s et de véritables chrétien(ne)s. Car au soir de notre vie, ce ne sont pas les positions que nous avons occupées au bout de multiples luttes acharnées qui compteront mais notre relation avec Dieu et avec notre prochain. Et cette relation n’est possible et bénéfique que si nos cœurs apprendre la vertu de l’humilité.
Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui te dit d’être humble en tout ce que tu fais n’endurcis pas ton cœur. Amen