SOLENNITE DE L’IMMACULEE CONCEPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE DE L’ANNÉE B

TEXTES: Gn 3, 9-15.20; Ps 97(98), 1, 2-3ab, 3cd-4a.6b; Ep 1, 3-6.11-12; Lc 1, 26-38

PRÉDICATEUR: P. Roméo YEMSO, SVD

THÈME: L’Immaculée Conception, une autre épiphanie de la plénitude de la grâce de Dieu dans nos vies.

Bien aimés dans le Christ Jésus, le Seigneur nous permet en cette Solennité de l’Immaculée Conception de le célébrer à travers la figure et la personne de la Vierge Marie, la Nouvelle Eve (Cf. Saint Irénée  de Lyon), la plénitude de la grâce et la présence définitive de Dieu en nous et dans l’humanité tout entière. Depuis le concile d’Ephèse en 431 proclamant Marie Mère de Dieu, il a fallu des années, des siècles d’expériences de foi, des méditations de chrétiens/ chrétiennes pour aboutir à la promulgation d’une réalité qui existait et qui restait cachée à l’intelligence humaine. C’est la promulgation du dogme de l’Immaculée Conception par le pape Pie IX en 1854.  L’Église nous invite par cette célébration à nous abandonner totalement à Dieu par notre disponibilité et l’humilité parfaite lui servir. Profitons en pleinement.

Bien aimés dans le Christ Jésus, dans l’histoire du Salut, la première lecture tirée du livre de la Genèse (Gn 3, 9-15.20) nous paint un tableau sombre de l’avenir de nos aïeux après leur désobéissance au Dieu Créateur et Faiseur de tout l’univers. Dans ce texte l’auteur sacré nous présente le procès de nos parents coupables en face de Dieu. Il s’agit de l’hostilité qui se vit désormais entre la femme (Eve) et le fameux Serpent symbole de toute la puissance du mal dans le monde. Tout nous semble que dorénavant l’homme comme l’humanité sont appelés à vivre ensemble avec les puissances du mal, comme le blé l’est avec l’ivraie jusqu’à la moisson, à la maturité, jusqu’au jugement dernier. Mais de ce tableau noir se voit une espérance, une vie qui se fait naître par ces phrases si étonnantes et contemplatives: «Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance; celle-ci t’ecrasera la tête et toi, tu l’atteindras au talon» (Gn 3, 15). Pouvons-nous par ces phrases comprendre que la Femme serait atteinte du talon, elle serait blessée par les difficultés, les souffrances et,  la puissance et les séductions du Satan seront écrasées puisqu’en écrasant la tête du serpent, il n’y aura pas la vie de ce dernier mais resteront uniquement les séquelles, les traces qu’il aurait laissées dans la vie de la femme, de l’humanité? Permettez-nous de vous provoquer par ce regard des choses, ou de pencher notre coeur dans cette interprétation et nous verrons beaucoup dans notre vie actuelle. Nous trouverons un regard nouveau dans notre vie et nous sortirons de cette psychose, de cette phobie, cette peur qui nous colonise que « l’Homme est né pour la souffrance ». Sortons de toutes sortes de malédictions qui sont ancrées dans notre conscience et qui nous empêchent de voir le monde, l’autre (Homme), et l’Autre(Dieu) autrement.

Heureusement, aujourd’hui nous sommes héritiers des promesses du Christ Jésus. Alors, notre vie n’a de sens que dans sa propre vie comme nous chante bien cette acclamation de foi: «Par Lui, avec Lui et en Lui, à Toi Dieu le Père Tout Puissant, dans l’unité du Saint-Esprit, Tout honneur et Toute gloire, pour les siècles des siècles. Amen!»

Par ailleurs, pourrions-nous voir dans cette image peinte depuis le livre de la Genèse, la Bienheureuse Vierge Marie, celle qui a été conçue sans péché originel en train d’écraser la tête du serpent?

Bien aimés dans le Christ Jésus, l’évangile de cette Solennité nous offre le récit de l’Annonciation comme le fruit et la réponse de foi d’une personne qui a sa foi et sa vie dans les Saintes Écritures et plus particulièrement dans le Mystère de l’Incarnation, sur l’annonce de la naissance d’un enfant telle que la naissance de Samson dans l’Ancien Testament (Jg 13, 1-25). Dans cette Annonciation, nous contemplons l’enfant Jésus, à travers la figure de la Vierge Marie, la Nouvelle Eve, la Nouvelle Jérusalem qui n’a plus connu son époux. Dieu toujours Fidèle dans ses promesses et Parole, restaure la dignité de la Jérusalem en la personne de Maman Marie. De plus, la conception de cet enfant Jésus s’insère dans le déroulement des 70 semaines qui doivent préparer l’ère du Salut ( Cf. Dn 9, 24; Lc 1, 23.26; 2, 1.22). C’est pourquoi il appartient à l’ange Gabriel, dépositaire du secret divin d’en faire la révélation à la Nouvelle Sion.  Pouvons-nous prendre en compte la pensée de Saint Jean Chrysostome: «Celui qui mérite de trouver grâce aux yeux de Dieu n’a rien à craindre. Vous avez , lui dit-il, trouvé grâce devant Dieu. Comment chacun peut-il à son tour trouver grâce devant Dieu? Par l’humilité, car c’est aux humbles que Dieu donne sa grâce»? Que la solennité de l’Immaculée Conception nous donne la force et la reconnaissance d’être des humbles serviteurs infidèles dans la mission de Dieu qui est toujours Fidèle en nous octroyant à chaque instant ses grâces.

Que devant la Lumière du Verbe et l’Esprit de Grâce se dissipent les ténèbres du péché et la Nuit de l’incroyance. Et que l’Amour de Jésus habite dans nos cœurs. Amen!

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