TEXTES : Dt 4, 32-34. 39-40 / Ps 32(33), 4-6. 9. 18-20. 22 / Rm 8, 14-17 / Mt 28,
16-20
PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME : La Sainte Trinité dans ma vie
chrétienne
Chers frères et sœurs nous
sommes au dimanche qui suit la Pentecôte, le huitième après Pâques, l’Église
notre mère fête le mystère de la sainte Trinité.
Ce concept « sainte
Trinité » apparaît comme abstrait, comme un nom qui ne
correspond immédiatement à rien. D’ailleurs, on le définit comme un mystère.
Croire en un Dieu unique, et aussi relations en lui-même au point d’être trois,
c’est tout de même un étrange mystère.
En Dt 4, 32-34.39-40, nous remarquons un ton radical sur
l’unicité de Dieu ; d’ailleurs le premier testament ne fait même pas
référence à cette réalité Trinitaire de Dieu. Si tel est le cas d’où vient le
mot sainte Trinité ? Quel est son importance et impacte sur un chrétien ?
Quel message clé nous donnent les textes sacrés de ce dimanche.
1-La Sainte Trinité, une découverte progressive
Nous lisons Dt 4, 32-34.39-40 pour la fête de la Trinité,
mais s’il est bien question de Dieu, du Seigneur et de tout ce qu’il a fait
pour son peuple, nous n’avons pas entendu le mot « Trinité » ;
tout simplement parce que, lorsque le livre du Deutéronome a été écrit, la
révélation n’en était pas encore là. La découverte du mystère de la Trinité
sera la dernière étape de la révélation de Dieu à son peuple. A l’époque du
Livre du Deutéronome et pendant tout l’Ancien Testament, il s’agissait d’abord
de libérer le peuple du polythéisme. Parce que, tout au début de l’histoire
d’Israël, quand Dieu a choisi le peuple élu pour se révéler aux hommes, les
peuples du Moyen Orient étaient polythéistes ; dans ce contexte-là, il était
impossible pour l’homme d’entendre le double message : Dieu est UN et il est en
Trois Personnes. La première étape de la pédagogie de Dieu a donc été de se
révéler d’abord comme le Dieu Unique (et c’est l’objet de l’Ancien Testament) ;
la deuxième étape sera l’objet du Nouveau Testament : ce Dieu UN n’est pas
solitaire, il est une communion d’amour entre trois Personnes.
Jésus Lui-même dit à
ses disciples “Allez et baptisez au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit” Mt
28, 19. Les chrétiens sont baptisés “au
nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit”. Et lorsqu’ils commencent leur
prière, ils se marquent du signe de la croix sur le front, le cœur (ou le
ventre) et les épaules en invoquant Dieu “Au Nom du Père, et du Fils et du
Saint-Esprit” : c’est la Trinité.
L’affirmation que
Dieu est unique en trois personnes, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, égaux,
participant d’une même essence divine et pourtant fondamentalement distincts,
comme le Christ l’enseigne à ses apôtres lorsqu’il leur dit “Allez et baptisez
au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit”. “Il n’y a pas trois dieux, mais un
seul Dieu en trois personnes. “
La compréhension de
ce mystère divin ne peut être perçue que par la foi. L’être humain ne peut
concevoir un Dieu unique en trois personnes. C’est Dieu qui révèle le mystère
de son amour par l’envoi de son Fils, puis de l’Esprit saint, le jour de la
Pentecôte.
Jésus nous révèle
que Dieu est « Père », et qu’il n’existe que par son Père. Et Jésus promet à
ses apôtres le don de l’Esprit saint qui sera avec eux et en eux. Ainsi, Jésus
nous le fait connaître comme une autre personne divine. C’est pour cette raison
depuis le concile de Latran l’Eglise affirme : « Nous croyons
fermement et nous reconnaissons qu’il n’y a qu’un seul vrai Dieu, Père, Fils et
Saint-Esprit, trois personnes mais une seule substance, une seule nature »
(IVe Concile du Latran, 1215).
2-Importance de
cette fête pour nous les Chrétiens : C’est la fête de L’Amour parfait, celle de l’unité
dans la diversité. Cette fête interpelle les foyers chrétiens et tous les
chrétiens à vire unie dans une Eglise pèlerine, Une et Sainte. Ainsi faire
taire nos intérêts purement humains qui déchirent le corps mystique du Christ
3-Quel message clé
pour nous aujourd’hui ?
Sainte trinité, mission et prise de conscience
de l’Homme de sa dimension surnaturelle.
Le Ressuscité reste
présent à ses disciples : “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du
monde”. Mais cette présence n’est pas une présence tangible comme avant sur les
routes de Galilée, car Jésus appartient désormais au monde de Dieu, totalement
différent de ce monde -ci.
On ne peut plus le
voir, car le voir signifierait que Jésus n’a pas quitté notre monde ! Parce
qu’elle est divine, sa présence n’est plus limitée à un lieu ou un temps.
Matthieu indique que
le temps qui s’ouvre après la Pâques du Christ est celui du témoignage, le
temps de l’Église envoyée : “de toutes les nations, faites des disciples”. Les
chrétiens sont nécessairement missionnaires non pour embrigader, pour faire
nombre, mais pour témoigner avec le Souffle de Dieu du monde neuf où, comme
Jésus, nous serons relevés d’entre les morts.
La formule “Je
suis-avec-vous” rappelle le nom donné par Joseph à l’enfant nouveau-né de Bethléem
: “Emmanuel” ou “Dieu-avec nous”. Le nom propre de Dieu, donné à Moïse lors de
son appel, s’écrit avec les mêmes consonnes que le verbe “être” : Yhwh.
En écrivant “Je suis” Matthieu
fait un rapprochement avec le nom divin. Il nous fait comprendre que Jésus est
la présence de Dieu parmi nous. Ressuscité, cette présence se poursuit mais
tout autrement qu’avant la croix.
Comme Jésus le
chrétien ne doit pas oublier sa mission chrétienne et aussi sa dimension
spirituelle (sa relation avec la Sainte Trinité) qu’il faut bien soigner.
Amen