SEIZIEME DIMANCHE DU ORDINAIRE DE L’ANNEE A

TEXTES : Sg 12, 13. 16-19 / Ps 85(86), 5-6. 9-10. 15-16 /Rm 8, 26-27 / Mt 13, 24-43

PREDICATEUR : P. Georges KAMALE, SVD

THEME : La patience

Histoire : Un monsieur revint d’un voyage d’affaire après trois jours d’absence. Arriva au salon il entendit un bruit inhabituel dans l’une des chambres de la maison. Il jeta un coup d’œil et constatât qu’il y avait un homme en ébats amoureux avec une femme. L’homme immédiatement pensait que sa femme le trompait avec un autre. Il a vérifié dans un tiroir, prit l’arme et le couteau pour éliminer sa femme et son amant.

Quand il avança, pour commettre son forfait, une voix intérieure lui dit ‘’ Patience Ramon, sinon tu le regretteras un jour’’. Il Obéit á cette voix intérieure et sortit sur la terrasse, marchant et refichant que faut-il faire exactement, sa femme arriva du boulot. Stupéfait : il constate que á son absence sa petite sœur et son mari étaient là pour passer le weekend chez eux.  Ceux- ci profitant du calme et de l’absence des propriétaires de la maison, raffolaient leur lune de miel.

Chers frères et sœurs, comme on le dit souvent la patience est dure mais sa récompense est pure ; elle est un arbre aux racines très amères, mais aux fruits très sucrés. C’est ainsi que le sage de l’Ancien Testament nous entraîne dans sa prière de louange : avec lui, disons à Dieu notre admiration pour sa sollicitude et sa patience envers toutes ses créatures.

La méditation qui nous est proposée dans cet extrait (Sg 12, 13.16-19) fait la comparaison entre le tyran qui impose sa force et Dieu qui agit avec patience, indulgence et persuasion.

La patience est la force d’âme, un bien grand, don de la munificence divine, puisqu’on exalte en Dieu même cette patience avec laquelle il attend les méchants jusqu’à ce qu’ils se corrigent.

Dans la parabole du livret et du bon grain proposé á notre méditation, Jésus nous dit clairement que la patience fait partie des exigences du Royaume.

Les serviteurs, dans la parabole, viennent trouver le maître du champ, avec toute leur bonne volonté, et avec beaucoup d’illusions : « Veux-tu que nous allions ramasser cette ivraie ? » L’ivraie a déjà produit ses épis, et déjà on peut la reconnaître. Mais le maître est formel : « Non ! de peur qu’en arrachant l’ivraie vous ne déraciniez le blé avec elle ».

Il est bien dommage qu’il se trouve de l’ivraie dans notre cœur, dans nos groupes chrétiens, dans nos communautés ; mais ce qu’il faut sauvegarder avant tout, c’est la moisson qui lève et qui va nourrir les hommes, c’est la croissance de l’Évangile dans notre vie, c’est l’expansion missionnaire de l’Église où tous les peuples trouveront le salut.

Si pour éliminer l’ivraie il faut arracher le bon grain, mieux vaut patienter jusqu’à la moisson ; si pour extirper le mal il faut compromettre les fruits du bien, mieux vaut laisser Dieu faire le tri à Son heure.

« Laissez l’une et l’autre croître jusqu’à la moisson », dit Jésus ; et l’on pourrait trouver sa réponse décevante, tellement le désir est puissant au fond des cœurs de vivre dans un monde pur, dans une Église unie, dans une communauté ardente et unanime. Et pourtant, c’est Jésus qui a raison.

D’abord parce que Dieu, en patientant jusqu’au jugement, patiente avec chacun de nous, sans détruire en nous les forces de vie pour arracher tout de suite le mal de notre cœur.

Dieu nous donne le temps de la conversion. Celui qui ne fait que condamner les autres sans regarder sa propre vie, en vue d’une véritable conversion n’est pas digne d’un fils du Royaume, le diable a déjà gagné son cœur impatient et accusateur.

Comme saint Paul dans sa lettre aux chrétiens de Rome, demandons á l’Esprit de venir nous aider dans notre faiblesse. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut, mais l’Esprit lui-même intercède en gémissant d’une manière inexprimable. Et Dieu qui scrute les cœurs sait ce vers quoi tend l’Esprit, car c’est en accord avec Dieu qu’il intercède pour les membres du peuple saint.  Amen

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