TEXTES: Ac 2, 14. 36-41 / Ps 23, 1- 6 / 1P 2, 20-25 / Jn 10, 1- 10
PRÉDICATEUR : P. Martin Kotchoffa, SVD
THÈME : Jésus, le bon Berger
Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, aujourd’hui est le quatrième dimanche de Pâques. Et l’Eglise, notre sainte mère, nous invite à prier pour plus de vocations dans l’église. Ainsi, les textes liturgiques nous exhortent à voir en Jésus le Berger de nos âmes.
Un berger est une personne qui se soucie de ses brebis. Une personne qui est sans cesse et constamment patient et vigilant. Une personne qui est prête à faire face à toutes sortes de dangers afin de protéger ses brebis. C’est en raison d’un tel sacrifice que les brebis restent attachées au berger. Avec lui elles ne craignent rien parce qu’elles savent qu’il les mènera toujours à des endroits sûrs. Même la nuit, ce berger devient la porte à travers laquelle l’on doit nécessairement passer avant d’atteindre les brebis. Cela signifie que personne ne peut atteindre les brebis et aussi aucune brebis ne peut sortir la nuit sans qu’il ne s’en aperçoive, à moins qu’on saute par la clôture.
Cette attitude du Christ envers nous ne peut pas nous laisser indifférents. Quand nous découvrons qu’il, comme un berger, a sacrifié sa vie pour nous sur la croix alors nos cœurs doivent être touchés. C’est ce qui s’est produit quand Pierre a ouvertement dit aux gens ce qu’ils ont fait à Jésus. Il a dit « Que toute la maison d’Israël le sache donc avec certitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » (Ac 2, 36). Le Messie, offre sa propre vie pour nous. Une telle révélation suscite une réponse. Et la réponse du peuple était immédiate : « Frères, que devons-nous faire ? » (Ac 2, 37). La repentance est le mot clé, ici. On doit changer notre manière de penser et nos actions. C’est un changement aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Tous les deux sont nécessaires pour une vraie repentance. Si le repentir est total et profond alors nous devenons bien familiers à la voix du Seigneur. Et jamais plus pourrions-nous écouter et suivre n’importe quelle autre voix sauf celle du Seigneur. Ainsi on peut joyeusement dire avec le psalmiste « Le Seigneur est mon Berger : Je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. » (Ps. 23, 1-3)
Aujourd’hui, si le Christ applique l’image du bon Berger à lui-même c’est un appel qu’il lance à nous qui avons entendu sa voix à faire et être comme lui : un berger pour les autres. Ceci signifie que notre rapport avec les autres doit être comme le sien avec nous. C’est en agissant comme lui que nous réussirons à attirer à lui beaucoup de personnes. Être un berger comme lui c’est agir comme lui parce que « Insulté, il ne rendait pas l’insulte, dans la souffrance, il ne menaçait pas, mais il s’abandonnait à celui qui juge avec justice. » (1P 2, 23).
Malheureusement, nous, pasteurs, usons de notre position pour menacer les autres, pour les détruire, pour leur arracher le peu qu’ils ont. Nous instaurons un rapport maître-esclave avec eux au lieu d’un rapport berger-brebis. Nous n’avons pas souci de leur bien-être. Nous réalisons à peine leur absence de la bergerie. Nous ne prenons pas la peine de leur rendre visite et ne sommes même pas intéressés par ce qui leur arrive. Mais nous nous attendons à ce qu’ils viennent à nous pour quémander notre aide. Nous créons un rapport bureaucratique avec eux et nous nous attendons toujours à quelque chose en échange pour tous les services que nous leur rendons. Au fait, nous devenons très sélectifs. Ceux qui ont les moyens financiers et matériels ont toute notre attention mais le pauvre, le laissé pour compte, le marginalisé, l’orphelin, la veuve, l’étranger etc. peuvent aller à l’enfer ce n’est pas notre affaire. Et pourtant nous sommes pasteurs pour toutes les âmes afin de les conduire vers le Père.
Suivons-nous vraiment le Christ ? Sommes-nous vraiment soucieux de ceux qui nous sont confiés? Pourquoi sommes-nous devenus des pasteurs si nous ne pouvons pas avoir un amour désintéressé et impartial pour tous ?
Bien-aimé(e)s, nous qui sommes des pasteurs dans la vigne du Seigneur sommes ainsi avertis. Notre vie doit être celle d’un service désintéressé, de l’amour impartial, d’un souci incessant pour les autres, de la patience abondante envers les autres et d’une joyeuse relation avec les autres malgré les peines et douleurs. Y a-t –il quelques-unes de ces caractéristiques qui sont absentes dans ta vie de pasteur? Alors sache que tu t’éloignes de l’image du Bon Berger, le Christ, qui t’appelé à partager à son ministère de Berger et Gardien des âmes. Toutefois, tu as toujours l’opportunité de revenir sur le droit chemin. N’aies ni peur ni honte mais prend courage comme Pierre, qui a nié connaitre le Christ trois fois de suite, et reviens à lui.
Bien-aimé(e)s, si le Christ s’identifie comme le bon berger c’est qu’il veut également dire que ses brebis, bien qu’elles puissent être souvent têtues, écoutent sa voix. Et en effet « Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers » (Jn 10, 5). Mais sommes-nous, comme des brebis confiées au soin d’un pasteur, obéissant à la voix de nos pasteurs? Suivons-nous le chemin qu’ils nous montrent? Restons-nous dans la bergerie toute la nuit ou bien échappons-nous de là en sautant par la clôture? Voyons-nous nos pasteurs comme des élus et envoyés de Dieu?
Malheureusement, nous nous montrons souvent beaucoup trop têtus. Notre repentir n’est pas total. Nous pourrions avoir décidés de changer notre manière de penser mais nous tenons toujours à nos vieilles attitudes (actions) parce que nous y trouvons un certain confort et une joie éphémère. De la même manière nous pourrions avoir changés notre attitude (action) par crainte de rejet mais pourtant nous tenons toujours à notre caduque manière de penser. Ceci explique pourquoi nous obéissons à peine à la voix de nos pasteurs. Nous ne pouvons même pas différencier leur voix de celle des étrangers puisque nous voulons manger, en même temps, à la table du diable et à celle du Seigneur. Examinez votre vie étant que chrétien(ne) et confrontez ce que vous faites avec l’évangile puis dites-moi si vos actions sont en conformité avec les enseignements du Christ que vos pasteurs vous rappellent sans cesse. Notre vie comme chrétien(ne) est pleine d’immoralités de toutes sortes : vol, fornication, adultère, envie, colère, idolâtrie, syncrétisme, etc.
Bien-aimé(e)s, les brebis qui appartiennent au Christ écoutent sa voix à travers la voix de ses pasteurs. En écoutant la voix du Christ alors nous avons « la vie, la vie en abondance » (Jn 10, 10). Si vous aviez été têtus à la voix de vos pasteurs alors sachez que « vous étiez errants comme des brebis » (1Pet 2, 25). Mais il n’est pas trop tard pour que vous reveniez sur le droit chemin. C’est l’opportunité pour vous pour retourner vers « votre berger, le gardien de vos âmes » (1Pet 2, 25)
Bien-aimé(e)s, prions que Dieu puisse toujours nous envoyer des pasteurs selon son propre coeur. Des pasteurs qui peuvent donner leur vie pour ceux qui leur sont confiés. Des pasteurs remplis de patience et de bonne volonté. Des pasteurs prêts à supporter toutes sortes de douleurs, de défis et de difficultés pour leur brebis. Des pasteurs capables d’amour impartial pour tous. Des pasteurs capables de connaître leur brebis. Des pasteurs prêts à sortir et à aller à la recherche des brebis têtues et à les ramener de nouveau dans la bergerie. Mais prions aussi que Dieu touche nos cœurs de sorte que nous puissions devenir des brebis dociles à la voix de leur berger. Des brebis qui vivent selon les consignes de leur berger. Des brebis qui sont ouverts à la voix du Seigneur à tout moment.
Bien-aimé(e) si aujourd’hui, tu entends la voix du seigneur qui t’appelle à suivre ses voies n’endurcir pas ton cœurs ».