TEXTES : Nb 21, 4a-9 ou Ph 2, 6-11 / Ps 77 (78), 3-4a.c. 34-39 / Jn 3, 13-17
PREDICATEUR : P. Grégoire AGBALEVON, SVD
THEME : La croix, source du salut !
La fête que nous célébrons aujourd’hui, nous invite à fixer notre regard sur la croix et à méditer son mystère c’est-à-dire le mystère de la Croix glorieuse.
Pourquoi considérons-nous la croix comme étant glorieuse ? Principalement parce que c’est l’arbre le plus noble de tous, celui qui eut l’insigne honneur d’être choisi pour porter le sauveur qui nous a ouvert le paradis et qui nous donne la possibilité d’atteindre un jour la gloire qui nous est promise. C’est cela la raison d’être de la fête de ce jour : la croix est l’instrument, le moyen du salut et le symbole de l’amour de Dieu pour l’humanité. Elle est une chose grande et précieuse. Grande parce qu’elle a produit de nombreux biens ; Précieuse, parce qu’elle est à la fois la souffrance et le trophée de Dieu. C’est ce que nous dit l’auteur de la lettre aux Hébreux « Puisque le créateur et maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu’à la gloire, il était normal qu’Il mène à sa perfection, par la souffrance, celui qui est à l’origine du salut de tous » (He 2,10)
La première lecture tirée du livre des Nombres nous parle de la marche de tout un peuple, composé de toute sorte de catégorie de personnes, dans le désert. Ce peuple nous fait penser à l’Eglise en marche dans ce monde qui peut être comparé à un désert. Nous sommes fatigués des commodités de la vie, l’eau manque et nous nous contentons de la routine, nous nous plaignons de tout parce qu’on n’est jamais satisfait. Pire encore, c’est en ce moment de détresse qu’apparaissent les serpents venimeux occasionnant des pertes en vie humaine. Cet incident douloureux fut, dans la première lecture, le motif de la repentance du peuple qui regretta sa défiance vis-à-vis de son créateur et qui implora Moïse d’intercéder pour lui auprès du Seigneur. A travers cet épisode, nous comprenons que Dieu n’élimine pas les difficultés sur nos chemins, mais Il offre à l’homme la grâce de les affronter. A travers le serpent de bronze, fabriqué par Moïse, Dieu a transmis sa force de guérison, qui est sa miséricorde, plus forte que le venin du diable.
C’est cette même image qui est reprise par Jésus dans l’évangile de ce jour. Il n’y a pas de salut tout préparé sur un plateau d’or. Celui qui veut être sauvé devra dire oui à Dieu et devra aimer et accepter la croix du Christ. Autrement dit nous sommes invités, à accepter le fait que Dieu nous a tant aimé jusqu’à sacrifier sa vie pour nous. C’est que l’évangéliste Saint Jean nous dit : « Dieu a tant aimé le monde, qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. » (Jn 3, 16)
Que l’eucharistie de ce jour nous obtienne la grâce et le courage dont nous avons besoin pour lever nos yeux vers la croix, remède essentielle pour que nous soyons guéris. Amen