DIX-HUITIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE DE L’ANNÉE A 

TEXTES: Is. 55, 1-3/ Ps. 144(145) 8-9, 15-16, 17-18/ Rm. 8, 35.37-39/ St Mt 14, 13-21

PRÉDICATEUR: P. Ludovic AMOUZOU, SVD

THÈME: Viens gouter à l’amour de Dieu

 « Nul besoin de faire de la Terre un paradis : elle en est un. A nous de nous adapter pour l’habiter » déclare Henri MILLER.

En d’autres mots, nous avons les choses essentielles dont nous avons besoin pour être véritablement heureux sur la Terre, notre maison naturelle commune. Nous avons en premier lieu Dieu le Père (1ère lecture), ensuite Jésus-Christ le Fils de Dieu (2ème lecture) et enfin le Saint-Esprit qui nous aide à penser et à agir comme Dieu le veut (l’Evangile). Tandis que la 1ère lecture nous révèle le déploiement de la bienveillance divine et la 2ème lecture la nécessité de l’intimité avec Dieu, l’Evangile, quant à lui, nous rappelle cette pédagogie divine que St Augustin a si bien résumé quant il déclare : « Dieu  nous a créés sans nous, Il n’a pas voulu nous sauver sans nous. »

Chers frères et chères sœurs en Christ !

En ce 18ème dimanche du temps ordinaire de l’année A, les lectures que nous propose l’Eglise nous invitent à accepter de goûter à l’amour de Dieu qui s’exprime à travers les trois mots-clés suivants : BIENVEILLANCE-INTIMITÉ-MISÉRICORDE.

Définie comme ‘‘la motivation à respecter autrui et à agir pour son bien’’, la BIENVEILLANCE de Dieu s’exprime très clairement dans la 1ère lecture extraite du livre du prophète Isaïe. En effet, Dieu est attristé de constater que nous, les Etres humains qu’Il a créés à son image et à sa ressemblance, avons tronqué le but de notre existence sur la terre (la communion constante avec Dieu en vue de la vie éternelle) contre la recherche effrénée des biens terrestres uniquement. Nous nous fatiguons beaucoup trop pour la nourriture, la boisson, le vêtement et la maison au détriment de notre relation avec Dieu et de la bonne relation avec nos frères et sœurs les humains. Cette recherche effrénée atteint son paroxysme avec la triste réalité que ce ne sont pas nous qui possédons les biens, nous n’en sommes plus propriétaires. Bien au contraire, ce sont les biens qui nous possèdent, pour lesquels nous travaillons, pour lesquels nous vivons. Nous sommes devenus esclaves de nos biens qui orientent, motivent et régissent toute notre vie.

Ce matin, Dieu nous fait prendre conscience de cet écart d’objectif qui nous mènera à notre perte. Bien plus, Dieu nous offre de satisfaire lui-même ces besoins vitaux de notre vie afin que ceux-ci ne nous détournent plus du but ultime de notre existence sur la terre. Il ne nous force pas la main. Il se propose à nous et nous exhorte vivement à faire le bon choix, le seul choix qui consiste à établir une relation intime avec lui et surtout à l’entretenir chaque jour. Beaucoup d’entre nous croient qu’il n’y a plus d’étoiles dans le ciel parce que d’épais nuages ont obscurci le ciel.

Au-delà de la souffrance, au-delà de la peine, au-delà de la crise personnelle, vocationnelle, familiale, professionnelle et sanitaire que nous connaissons, la bienveillance et la providence de Dieu sont toujours présentes et opérantes dans nos vies, pourvu que nous l’écoutions.

Bien aimés dans le Seigneur !

Pour pouvoir écouter et venir à Dieu, il faut indéniablement créer avec lui un attachement réciproque qui est authentique : c’est ce qu’on peut appeler l’intimité.

Aujourd’hui, St Paul, dans le passage de sa lettre aux Chrétiens de Rome, nous présente les effets bénéfiques de l’intimité avec Dieu. Il s’agit de la victoire que l’amour du Seigneur nous donne sur toutes choses, que ce soient les autres créatures de Dieu ou que ce soient les difficultés telles que la détresse, l’angoisse, la persécution, le dénuement, le danger, le supplice voire la faim. En toutes ces circonstances et devant tous ces dangers, vous et moi devons garder la certitude que nous sommes les grands vainqueurs non par nous-mêmes mais grâce à Jésus, l’amour Incarné de Dieu pour toute personne. Est-ce que la foi demeure vivante et aimante au milieu des vicissitudes de la vie ? Ai-je toujours le mental et l’attitude d’un Vainqueur grâce au Christ qui fait un avec moi, le Christ dont les entrailles frémissent devant ma misère, ma souffrance ?

Chers Amis dans le Christ !

Quand l’homme souffre, Dieu est ému jusqu’aux entrailles. Jésus, dans l’évangile de ce jour, nous donne une parfaite illustration de la miséricorde de Dieu. La souffrance de l’Homme est toujours de 3 ordres : la faim de Dieu, la faim de la guérison et la faim de la nourriture, tout ceci vécu dans un environnement fraternel. Ces trois faims sont vitales pour le bien-être intégral de l’Homme. Et, Jésus, qui est la Présence réelle de Dieu, non seulement remarque ces trois faims mais aussi les assouvit dans la foule assemblée autour de lui dans ce lieu désert.

Du récit tel que nous le présente l’Evangéliste St Matthieu en ce dimanche, nous pouvons retenir 3 choses :

– Jésus prend sur lui de veiller au bien-être intégral de la foule ; 

– Jésus associe ses disciples à cette tâche en les emmenant à coopérer avec Dieu ;

– Jésus demande d’éviter le gaspillage de la nourriture.

Bien aimés dans le Seigneur !

Il est merveilleux de voir la manière dont Dieu est touché par la souffrance humaine et se penche sur l’Homme pour l’en délivrer ou du moins atténuer la peine de la souffrance pour lui. Dans un endroit désert où la présence et l’enseignement de Jésus ont mobilisé 5000 hommes pendant 3 bonnes journées, celui-ci prend sur lui d’assouvir la faim de Dieu, la faim de la guérison et la faim de Dieu dans cette foule. Je crois que le Seigneur nous donne un bel exemple à suivre. Dans cette situation de crises liée à la pandémie du Coronavirus, beaucoup de personnes sont isolées chez elles, privées de visites et de sortie ; beaucoup de personnes ont peur de se rendre dans les hôpitaux par crainte de se voir déclarer positives au test du covid19 ou d’en être contaminée ; beaucoup de chrétiens sont restés sur leurs faims d’être présents de corps et d’esprit à une messe et de recevoir le Christ présent dans la Sainte Eucharistie.

Dans chacune de ces situations qui peuvent représenter un désert, le Seigneur lui-même vient spécialement à nous à travers les ondes de la Radio Maria, de quelques Radios communautaires comme la voix de Dankpen de Guérin-Kouka, à travers les diffusions de la télévision TV Spes et de KTO. C’est une situation encore difficile pour bien des fidèles de certaines de nos paroisses et de toutes nos stations secondaires qui ne sont pas encore ré-ouvertes. Mais le Seigneur nous rassure que ses grâces n’ont jamais été interrompues à aucun moment. Mieux encore, elles ont été plus qu’abondantes.

Cependant la plus grande de toutes est que le Seigneur vient lui-même à nous sous différentes formes pour prendre soin de nous de manière intégrale car chacun(e) de nous a du prix à ses yeux. Gardons en mémoire que sous l’aspect des pains et des poissons, c’est Jésus-Christ lui-même qui se donnait à la foule.

Par ailleurs, Dieu veut avoir besoin de nos Etres et de nos avoirs pour accomplir son œuvre de salut parmi ses enfants. Jésus nous le démontre en associant ses disciples à l’acquisition de nourriture suffisante pour la foule de 5000 hommes ainsi qu’à sa distribution.

Aujourd’hui plus que jamais, avec la pandémie du coronavirus, la grande partie de l’humanité souffre de la famine. Les Pays sous-développés et ceux en voie de développement sont les plus touchés.

Heureusement, beaucoup de citoyens de leurs pays qui ont un peu de ressources n’ont pas hésité à mettre en commun le peu qu’ils ont pour venir en aide aux plus démunis qu’eux. Ainsi, nous devenons ceux avec lesquels et par lesquels Dieu nourrit les plus défavorisés de son peuple. Nous sommes devenus ainsi les yeux, les oreilles, la bouche, les pieds et les mains de Dieu en bref la présence et l’action de Dieu dans l’humanité. Continuons d’être des Porteurs et Annonciateurs de l’amour de Dieu même et surtout pendant les moments difficiles à tous comme ceux que vit l’humanité entière.

Enfin, le Seigneur nous livre la panacée pour permettre à toute personne sur la terre quelle que soit son appartenance raciale, sociale, politique et religieuse de trouver au moins de quoi manger chaque jour : Il s’agit d’éviter le gaspillage. Certaines personnes ont plus que ceux dont ils ont besoin pour continuer leur vie d’aisance. Ce dont elles n’ont pas besoin, elles préfèrent le jeter ou le détruire plutôt que de le donner aux personnes qui meurent de faim.

En demandant aux disciples de ramasser le restant des 5 pains et des 2 poissons avec lesquels il venait de nourrir 5000 hommes, il nous enseigne directement d’éviter le gaspillage et indirectement de promouvoir le partage. L’adage qui dit que « ce que l’on garde pourrit et ce que l’on donne fleurit » nous interpelle tous à tout niveau.

Chers frères et Sœurs en Christ !

En ce 18ème dimanche du temps ordinaire de l’année A, demandons à Dieu la grâce d’avoir nos cœurs toujours ouverts, nos maisons toujours accueillantes et nos mains toujours généreuses afin de savoir le découvrir dans nos frères et sœurs qui ont besoin de nous et de le servir en chacun d’eux. Ainsi contribuerons-nous individuellement et collectivement à faire ressortir le Paradis qu’est la planète Terre que Dieu nous donne tous en partage !

Prions ensemble :

« Rassasié(e) chaque jour de ta bienveillance Seigneur, Aide-moi à grandir dans mon intimité avec toi afin d’être miséricordieux comme toi envers tout Homme et envers tout l’Homme ! AMEN ! »

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