DEUXIEME DIMANCHE DE PAQUES DE L’ANNEE A

TEXTES : Ac 2, 42-47 / Ps 117 (118), 2-4, 13-15b, 22-24 / 1 P 1, 3-9 / Jn 20, 19-31

PRÉDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD

THÈME : Un seul cœur, plusieurs visages

 

Bien-aimé(e)s dans le Seigneur, nous sommes au deuxième dimanche du temps de pâques appelé dimanche de la miséricorde. Et les textes liturgiques que l’Eglise, notre sainte mère, nous propose pour notre méditation nous invite à l’unité et au pardon mutuel.

Après la mort de Jésus, ses disciples se cachaient car ils craignaient les autorités juives qui pouvaient s’en prendre à eux, surtout qu’ils les suspectent d’avoir volé le corps de Jésus (Mt 28, 12-15). C’est dans cette peur, tous cachés dans la chambre haute, que Jésus leur apparu. Et la première des choses qu’il leur dit est :  » la paix soit avec vous » (Jn 20, 19). Cette salutation est en effet plus qu’un souhait. C’est une prière qui est formulée à leur intention afin qu’ils soient préservés de tous troubles, tristesses, désespoirs et surtout de toute peur. La peur, en effet, détruit notre bien-être et nous empêche de vivre avec conviction notre foi.

L’apparition de Jésus leur donne non seulement l’assurance de sa résurrection mais aussi la conviction qu’ils sont maintenant une seule famille (Corps du Christ), partageant la même foi. Ceci explique certainement pourquoi la première communauté chrétienne, comme une seule famille, : « étaient assidus à l’enseignement des Apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières. » (Ac 2, 42). Cette unité allait même plus loin et touchait tous les aspects de leur vie. Car ils vendaient leurs possessions personnelles et les redistribuaient entre eux chacun selon ses besoins. ( Ac 2, 44-45).

Aussi longtemps qu’ils se reconnaissaient comme membres d’un même et seul Corps, l’Esprit du ressuscité était avec eux. Ainsi s’accomplissaient à travers eux beaucoup de merveilles, et leur foi s’affermissait davantage. Et par dessus tout beaucoup se convertissaient suivant leur exemple. (Ac 2, 47).

 

L’unité est donc un puissant moyen d’évangélisation. Notre témoignage de vie, dans nos actions et œuvres de chaque jour, attirera plus de personnes à Jésus que nos enseignements tous azimuts.

Bien-aimé(e) ta vie témoigne t elle du Christ? Ta famille, ta CCB (Communauté Chrétienne de Base), ta paroisse, etc, donne t elle signe d’unité aux autres ? Oubien est-elle source de division?

C’est ensemble, en tant que famille de Dieu, que nous parvenons à faire de grandes et enrichissantes expériences du ressuscité. Ce fut d’ailleurs l’expérience des disciples du Christ réunis, cachés, dans la chambre haute : le ressuscité leur apparu afin d’illuminer leur vie et leur donner sa paix.

Mais lorsqu’on se détache du groupe, de notre famille chrétienne, du Corps du Christ, on vit dans l’isolation, la solitude, la tristesse, l’inquiétude et la peur. C’était l’expérience de Thomas. Il s’était retiré du groupe. Il était probablement découragé et déçu de tout ce qui est arrivé. Il s’est laissé emporter par le désespoir et a probablement voulu être seul afin d’essayer de mieux comprendre ce qui s’est passé. Mais c’était en vain car tout seul il ne pouvait pas trouver les réponses à ses questions.

Bien-aimé(e) quelque soit ce que tu traverses ne te détache jamais de ta communauté chrétienne car tu deviens ainsi une proie pour l’adversaire. Car en effet nous rappelle saint Pierre : « vous exultez de joie, même s’il faut que vous soyez affligés, pour un peu de temps encore, par toutes sortes d’épreuves ;   elles vérifieront la valeur de votre foi qui a bien plus de prix que l’or » ( 1 P 1: 6).

Alors, quand Thomas est revenu se joindre aux disciples, quand il a décidé de refaire un avec les autres, il a eu les réponses à toutes ses questions. Le miracle s’est produit pour lui. Le ressuscité s’est révélé à lui et Thomas pouvait s’écrier avec joie : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jn 20, 28).

Cette expérience était possible parce-que les autres l’ont accueilli et pardonné. N’est ce pas ce à quoi le Seigneur les a invité quand il leur disait : « À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. » (Jn 20, 23)

Cette belle expérience de Thomas nous révèle que le pardon nous ouvre les portes pour une profonde expérience de foi avec le Seigneur. Le pardon, donné et reçu, restaure notre relation avec Dieu et avec notre prochain. Il nous procure la paix et la joie. Il nous réunifie dans nos familles, paroisses, diocèses et nations.

 

Bien-aimé(e) es tu un tel instrument de pardon ? Reprends-tu joyeusement ton frère ou ta sœur qui t’a offensé et qui revient te demander pardon ? Et ton infidèle époux(se), qui passe tout son temps à te tromper, mais qui revient toujours implorer ton pardon ? Et tes enfants qui te causent, chaque jour, tant de peines et de douleurs mais qui reviennent toujours te présenter leurs excuses ? Et ton patron, au boulot, qui ne se fatigue jamais de t’humilier publiquement à longueur de journée mais qui a le courage de revenir te supplier de lui pardonner ?

Bien-aimé(e), quand tu pardonnes tu recrées et fais toutes choses neuves, tu te donnes une nouvelle opportunité pour une profonde relation d’amitié avec le Seigneur.

Le pardon nous réunifie. Il fait de nous un seul cœur malgré nous différences. Et il nous pousse à apporter au monde un nouveau message de paix réelle et véritable qui est possible en Jésus Christ. Jésus peut il compter sur toi pour que cela advienne ? Le choix t’appartient.

 

Bien-aimé(e) si aujourd’hui tu entends la voix du Seigneur qui t’invite à manifester sa miséricorde aux autres et à former un seul cœur avec eux, n’endurcis pas ton cœur. Amen

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