DEUXIEME DIMANCHE DE PAQUES DE L’ANNEE C : Dimanche de la miséricorde

TEXTES : Ac 5, 12-16 / Ps 117(118), 2-4. 22-25. 27 / Ap 1, 9-13. 17-19 / Jn 20, 19-31

PREDICATEUR : P. Bruno WENSAN’NA, SVD

THEME: Au-delà de mes peurs

 

Chers frères et sœurs dans le Christ,

Doute, pessimisme, scepticisme sont les mots qui peuvent un tant soit peu décrire notre société aujourd’hui. Mais une question reste et demeure d’actualité : celle de savoir si le doute est toujours pessimiste ou sceptique.

En effet, le « ergo sum » ou le « doute cartésien » qui a fait ses preuves à travers les âges n’est aucunement un doute sceptique mais un doute qui ouvre une porte à la connaissance. Le doute de Thomas sur lequel nous allons méditer aujourd’hui s’inscrit dans la même logique.

Aujourd’hui, chers frères et sœurs, l’Eglise nous donne de nouveau, en ce deuxième dimanche du temps de Pâques, l’occasion de célébrer le « Dimanche de la Miséricorde ». L’évangile proposé à cet effet peut être subdivisé en deux parties à savoir : l’apparition de Jésus et sa rencontre avec Thomas.  De ces deux parties de l’évangile, j’aimerais nous inviter à bien focaliser notre attention sur la seconde.

L’évangile de ce dimanche, commence par la première action de Jésus après sa résurrection lorsqu’il apparaît à ses disciples. Ici, le cadre est très important. Dans cette chambre, où se trouvaient les disciples de Jésus, régnait une atmosphère de peur, de déception, de fatigue, de crainte. Nous sommes ici au lendemain de la passion du Christ. Les disciples de Jésus ont été témoins de sa souffrance et de son humiliation. Ils ont peur de subir le même sort. Ainsi, les disciples se réfugient dans cette chambre pour sauver leur vie. C’est dans ce contexte qu’apparait Jésus. Mais Thomas doute de cette apparition. Sûrement dans sa tête, il se dirait si le Christ a le pouvoir de ressusciter des hommes, pourquoi il se serait laissé humilier par ses ennemis. Beaucoup d’interrogations l’auraient animé en ce moment le conduisant à ce doute, faut-il le dire, sceptique mais momentané. Thomas ne serait-il pas le paradigme de l’homme qui interroge tout dans le but d’atteindre la vérité.

La foi chrétienne que nous devons comprendre n’est pas un « oui aveugle » qui tienne compte des principes ou d’une vérité quelconque, mais qui approuve une vérité plus ou moins absolue et fondée. La foi chrétienne n’exclut pas un raisonnement rationnel (Fides et ratio). Saint Anselme l’avait déjà souligné en disant que «la théologie est la foi cherchant la compréhension. »

Chers frères et sœurs, ces moments de doute conduiront à une profession de foi,  « Mon Seigneur (kyrios) et mon Dieu (Theos) ».

À en croire Raymond Brown, la profession de foi de Thomas est la proclamation christologique ultime du quatrième évangile. Cette profession de foi est très importante pour notre foi aujourd’hui. Cette foi qui est basée sur la divinité de Jésus vient attester ses miracles et sa divinité. La profession de Thomas conduira à un abandon total à Jésus. Comme les autres apôtres, il sera envoyé en mission où il mourra pour son maître.

En ce jour où nous célébrons le dimanche de la Miséricorde, chers frères et sœurs, nous allons tous vers cette source intarissable, un torrent d’eau vive qui se déverse encore aujourd’hui sur l’univers à travers la puissance de la résurrection et le ministère de l’Eglise.

En outre, doute, fatigue, désespoir et même découragement sont des maux que tous nous connaissons dans la vie. Ce sont des moments qui nous bouleversent ainsi que toute notre vie. Ce sont des moments qui nous blessent et nous rendent faibles. Ces moments peuvent aussi faire de nous des incrédules voire des athées. L’histoire de Thomas, c’est mon histoire, c’est ton histoire. Comme lui, prions que les tempêtes de la vie nous ouvrent à une vie de foi très profonde et qu’elles nous fassent découvrir la vraie personne de Jésus.

Ayons donc le courage, dans nos convictions chrétiennes, de partager notre foi comme saint Thomas l’a fait. Nous ne devons pas garder le don de la foi enfermé dans nos cœurs, mais le partager avec nos enfants, nos familles et nos voisins en nous souvenant toujours des paroles du Pape Saint Jean XXIII dit: « Chaque croyant dans ce monde, doit devenir une étincelle de la lumière du Christ.»

 

Prions donc ensemble : « Vous avez été à l’agonie, Jésus, mais la source de vie a jailli pour les âmes. Un océan de Miséricorde s’est découvert pour le monde entier. Ô source de vie, insondable Miséricorde de Dieu, submergez le monde entier, engloutissez-nous.»

 

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