TEXTES : Nb 6, 22-27 / Ps 66(67), 2-3. 5-6. 8 / Ga 4, 4-7 / Lc 2, 16-21
PREDICATEUR : P. Martin KOTCHOFFA, SVD
THEME : Sois un artisan de paix
Bien-aimé(e)s, aujourd’hui est à fois la journée mondiale de la paix et la fête de Marie, Mère de Dieu. En célébrant donc la mère de Dieu, nous sommes invités à la prendre comme modèle d’artisan de paix. Par son « oui » elle permet au monde de se réconcilier avec Dieu et donc de vivre en paix avec Lui. Et son silence priant tout au long de la vie, tant cachée que publique, de Jésus est une attitude d’un artisan de paix comme nous le découvrons encore dans le récit évangélique d’aujourd’hui. La paix de nos jours est un défi pour notre monde et notre pays en particulier.
Un défi car nous n’avons plus de référence d’artisan de paix. Et voilà pourquoi Marie nous est proposée en ce début d’année. Nous avons le devoir de devenir des hommes et des femmes qui œuvrent pour la paix dans leurs pays. Et le pape François dans son message pour cette journée de la paix nous propose « trois voies pour construire une paix durable. Tout d’abord, le dialogue entre les générations comme base pour la réalisation de projets communs… Selon le pape le dialogue consiste à s’écouter, discuter, se mettre d’accord et cheminer ensemble. Favoriser tout cela entre les générations signifie labourer le sol dur et stérile du conflit et du rejet pour cultiver les semences d’une paix durable et partagée ». Mais est-ce ainsi que nous vivons dans notre pays ? Les conflits générationnels ne cessent de grandir. Les anciens jugent d’immatures les jeunes et ces derniers jugent les premiers de dictateurs et de démodés, comme si les uns pourraient survive sans les autres. …La deuxième voie proposée par le pape est celle de « l’éducation en tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement’ ». Bien-aimé(e)s, « instruction et éducation, nous rappelle le pape, sont les fondements d’une société unie, civilisée, capable de créer l’espérance, la richesse et le progrès ». Hélas déplore le pape « les dépenses militaires, en revanche, ont augmenté, dépassant le niveau enregistré à la fin de la “guerre froide”, et elles semblent devoir croître de manière exorbitante ». Comme vous le voyez nous avons sacrifié l’utile sur l’autel de l’agréable. Les investissements dans l’éducation sont malheureusement très dérisoires. Comment peut-on espérer avoir des compétences locales pour la prospérité de notre nation ? Enfin la troisième voie est celle du « travail pour une pleine réalisation de la dignité humaine. Car le travail, en effet, est la base sur laquelle se construisent la justice et la solidarité dans toute communauté, martèle le pape ». Nous devons, donc, selon le pape, « rassembler les idées et les efforts pour créer les conditions et trouver des solutions afin que tout être humain en âge de travailler ait la possibilité, par son travail, de contribuer à la vie de sa famille et de la société ». Ici se joue le nœud des conflits dans nos pays. Les opportunités sont quasi-inexistante, ainsi nos jeunes à la recherche du mieux-être périssent, sous le regard silencieux des uns et des autres, dans les eaux profondes. Quelle triste réalité. Le travail libère l’homme mais on a souvent l’impression que nous refusons sciemment de permettre à nos concitoyens d’être libres et de subvenir à leurs besoins légitimes. Ces trois éléments, ne n’oublions pas souligne le pape, « sont essentiels pour ‘l’élaboration d’un pacte social’, sans lequel tout projet de paix est inconsistant. »
Puissions-nous laisser nos orgueils de côté pour emprunter ensemble, gouvernants et ceux qui exercent des responsabilités politiques et sociales, pasteurs et animateurs des communautés ecclésiales, ainsi que tous les hommes et femmes de bonne volonté, ces voies pour offrir à notre monde et notre pays une chance pour la paix durable.